Actuellement, les taux d'intérêts sont extrêmement bas, les gens pensent que les investissements dans l'immobilier ne comportent pas de risques, la demande est forte et les prix augmentent vivement dans certaines régions, a indiqué Patrick Raaflaub, dans une interview publiée dimanche dans la NZZ am Sonntag.
La FINMA doit veiller de près à cette évolution. Toutefois, les autorités ne peuvent que difficilement freiner les banques en matière de prêts hypothécaires. Il s'agit là principalement d'une question de gestion des risques que doivent assumer les instituts financiers eux-mêmes. Il est important que les clients soient en mesure de supporter leurs dettes.
La FINMA veille à ce que les calculs à cet effet soient effectués correctement. Quand les taux d'intérêts augmentent, le remboursement de la dette n'est plus forcément garanti. Et si dans le même temps les prix baissent, il s'agit d'une crise immobilière, a ajouté Patrick Raaflaub.
La BNS aussi inquiète
La Banque nationale suisse (BNS) avait déjà constaté en juin un risque accru sur le marché hypothécaire dans son dernier rapport sur la stabilité financière. Si les prix de l'immobilier à l'étranger ont tendu à se stabiliser, après avoir chuté, ils ont poursuivi leur hausse en Suisse, faisant simultanément croître le risque de crédits, estime la BNS.
Le phénomène est alimenté par le niveau historiquement bas des taux d'intérêt (en moyenne 2,75% pour les taux variables sur une affaire nouvelle). Les experts de la banque centrale jugent potentiellement délicat l'élargissement de l'octroi d'exceptions (sur les fonds propres par exemple) lors de demandes de crédits.
Plus de 700 milliards de prêts
La perspective de voir tôt ou tard les taux d'intérêt remonter laisse planer un danger. Au risque de taux, soit l'accroissement des charges pour un propriétaire, s'ajoute celui du volume pour la banque, au regard de la vive demande ayant caractérisé le marché immobilier suisse ces dernières années.
En 2009, la valeur totale des prêts hypothécaires a augmenté de 5,2% en Suisse pour atteindre 724,8 milliards de francs. Les montants concernés par le régime des exceptions portaient sur près de 6 milliards de francs, selon l'estimation de la banque centrale qui se base sur des établissements constituant 61% du marché. Ils n'excédaient pas 2,5 milliards de francs en 2006.
ats/cab
Construction dynamique
La construction de logements a été dynamique en Suisse au début de l'année, tout particulièrement dans les petites localités.
Au total, 8420 nouvelles habitations ont été construites entre janvier et mars, soit 9% de plus qu'à la même période de l'an passé.
Leur nombre n'a augmenté que dans les communes de moins de 5000 habitants, a précisé début juin l'Office fédéral de la statistique (OFS).
Et parmi les cinq plus grandes agglomérations, seules Lausanne (+74%) et Genève (+24%) affichent une croissance, tandis que Berne, Bâle et Zurich inscrivent une baisse.
Même phénomène du côté des permis de construire, dont la quantité est en hausse de 5% à 13'060.
Leur nombre a bondi de 45% dans les localités de 2000 à 5000 personnes, alors qu'il chutait de presque un quart dans les communes de plus de 10'000 âmes.
Parmi les cinq plus grandes villes, Bâle est la seule à avoir progressé.
Par contre, toutes les tailles de localités ont vu progresser le nombre de logements en cours de construction, pour atteindre au total 64'440 habitations à fin mars.
C'est un dixième de plus que l'année passée à pareille époque. Genève tire son épingle du jeu avec un bond de 17,1%. Lausanne est plutôt en stagnation (+0,8%).