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Neuchâtel: Voumard au bord de la faillite

Scène confuse devant la porte de la salle où se tenait la conférence de presse de Voumard vendredi matin.
Scène confuse devant la porte de la salle où se tenait la conférence de presse de Voumard vendredi matin.
Nouveau coup dur pour l'emploi dans le canton de Neuchâtel: Voumard Machines va probablement fermer ses portes. Près de 100 collaborateurs sont concernés. La conférence de presse liée à cette annonce a donné lieu à des incidents. Des journalistes de la TSR ont notamment été molestés.

Spécialisée dans la fabrication de machines à rectifier de précision, Voumard a informé vendredi matin son personnel de la décision de la direction de mettre la clé sous la porte, selon le communiqué publié le jour même. Une procédure de consultation a été lancée.

Si aucune solution alternative n'est trouvée pendant ces quatre semaines, l'entreprise "pourrait devoir fermer". Tous les engagements auprès des clients et des fournisseurs seront néanmoins honorés.

Voumard est "dans une situation économique et financière très préoccupante suite à plusieurs exercices déficitaires consécutifs" et "ne doit actuellement sa survie qu'à des prêts réguliers de sociétés soeurs", souligne l'entreprise.

Sont en cause "l'augmentation drastique des coûts de production en Suisse" et la concurrence toujours plus vive de la concurrence étrangère", asiatique notamment. Cette "énorme pression sur les prix" rend la fabrication de machines déficitaire, "malgré les efforts pour augmenter la profitabilité et la mise en place du chômage partiel".

Plusieurs volées de licenciements

En février dernier, le groupe neuchâtelois Metalor, actif dans le domaine des métaux précieux, avait déjà annoncé le licenciement collectif de 110 personnes.

En juin 2009, Unia avait organisé une manifestation de protestation devant les locaux de Voumard à Hauterive, près de Neuchâtel. Le syndicat avait alors dénoncé le renvoi de treize employés au mépris des dispositions prévues en cas de licenciement collectif (au moins 10% du personnel).

Spécialisée dans la fabrication de machines à rectifier, la société Voumard a été vendue en 2005 par ses propriétaires à la firme allemande Peter Wolters, domiciliée à Regensburg (D). Cette entreprise est elle-même contrôlée par le groupe financier américain Novellus Systems.

ap/ats/jeh

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Conférence de presse mouvementée

La conférence de presse destinée à annoncer la procédure de consultation a donné lieu à des actes de violence.

Des agents de Protectas, mandatés par Voumard pour filtrer les entrées à la conférence de presse, s'en sont pris à un caméraman de la TSR, au journaliste qui l'accompagnait et aux syndicalistes.

Invités à l'évènement, nos collègues se sont retrouvés au milieu de la mêlée lorsque des syndicalistes ont demandé avec insistance à avoir accès eux aussi à la salle de l'hôtel "Alpes et Lac", louée par Voumard pour l'occasion.

L'agent qui filtrait les entrées a alors appelé des renforts.

Trois d'entre-eux, en civil, s'en sont pris sans distinction aux personnes présentes devant la porte jusqu'à ce que des policiers interviennent pour calmer les esprits.

Outre les deux représentants de la TSR, un membre d'Unia a ainsi été étranglé, frappé et blessé par les agents de Protectas, qui n'ont pas hésité à molester sans ménagement une représentante syndicale enceinte de quelques mois.

Les forces de l'ordre ont enregistré sur place les plaintes des personnes agressées.