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Sept banques européennes sur 91 pointées du doigt

Les établissements bancaires espagnols font figure de mauvais élèves.
Les établissements bancaires espagnols font figure de mauvais élèves.
Seules sept des 91 banques européennes soumises à des tests de résistance, censés vérifier leur solidité financière, ont été recalées vendredi. De leur côté, l'UBS et le Credit Suisse, ont obtenu une bonne note de l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA).

Les instituts européens ayant échoué à l'examen sont l'allemand Hypo Real Estate, les caisses d'épargne espagnoles Diada, Cajasur, Espiga, Unnim et Banca Civica, ainsi que le grec ATE (Agricultural Bank of Grece). Ces établissements vont devoir lever des fonds pour renforcer leur solidité financière, actuellement moindre que celle de leurs concurrents.

Le Comité des régulateurs européens (CEBS) a calculé qu'il leur manquait au total 3,5 milliards d'euros (4,7 milliards de francs) pour atteindre le seuil minimum. Par comparaison, 10 des 19 banques américaines testées début 2009 n'avaient pu franchir l'obstacle.

Un décalage en grande partie explicable par le moment choisi pour effectuer ces tests, selon le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer.

Echecs prévisibles

Comme prévu, les instituts recalés sont concentrés dans peu de pays, dont l'Allemagne et l'Espagne, où les secteurs bancaires sont très éclatés, avec beaucoup d'établissements publics régionaux durement frappés par la crise financière et économique. Quant à la Grèce, ses banques payent la tempête qui a frappé le pays depuis la fin 2009.

Les éléments de méthodologie dévoilés vendredi sont finalement très détaillés, alors que le marché s'inquiétait de ne voir les régulateurs européens publier que quelques bribes des scénarios utilisés pour les tests.

Les observateurs s'inquiétaient également de la sévérité des hypothèses retenues pour le scénario le plus extrême, estimant que des conditions trop souples limiteraient la portée de l'exercice. Celles-ci conjuguent une récession en 2010 et 2011 en zone euro avec une chute de l'immobilier, une hausse du chômage, un bond des crédits impayés et un "choc souverain", c'est-à-dire une crise de défiance vis-à-vis de plusieurs Etats, à l'instar de ce qui s'est passé au printemps.

L’UE satisfaite

"Les résultats consolidés des tests montrent un degré élevé de résistance du secteur bancaire de l'Union européenne dans son ensemble, qui reflètent les efforts entrepris au cours des dernières années par les banques et certains gouvernements en vue de rétablir la confiance", a indiqué le ministère belge des Finances dans un communiqué, au nom de la présidence de l'UE que le pays assume actuellement.

La Commission européenne, de son côté, a estimé que les résultats "confirment la résistance globale du système bancaire de l'UE à des chocs négatifs macro-économiques et financiers" et constituent "un pas important en vue de rétablir la confiance des marchés" dans les banques européennes.

Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a lui aussi salué le résultat des tests. Il les a qualifiés d'"entreprise considérable" en faveur d'un retour de la confiance sur les marchés.

Rigueur des tests mise en doute

C'est la première fois en Europe que les résultats de ces tests de solidité étaient rendus publics. Face aux critiques de ceux qui jugent que les tests n'ont pas été suffisamment exigeants, le gouvernement belge a estimé qu'ils avaient été conduits de manière "rigoureuse" et "très transparente".

"Ces tests ne sont pas particulièrement stricts", a cependant commenté Jennifer McKeowen, économiste de Capital Economics.

agences/bkel

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La FINMA distribue aussi ses notes

Les deux grandes banques suisses, l'UBS et le Credit Suisse, ont obtenu vendredi une bonne note de la FINMA. La dernière analyse de leur capacité de résistance à des évènements extraordinaires laisse apparaître que leur capitalisation est suffisamment solide pour y faire face.

Le scénario sur lequel repose ce "stress test" (simulation de crise), développé en collaboration avec la Banque nationale suisse (BNS), implique une récession à l'échelle mondiale, accompagnée d'une chute des cours et des prix sur les marchés financiers et immobiliers, a rappelé l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) dans un communiqué.

Le test a en outre été complété à la lumière des derniers développements en Europe, avec l'hypothèse de chocs spécifiques très prononcés pour certains Etats européens. Compte tenu de l'exposition "relativement modeste" des deux grands instituts suisses dans ces pays, ces chocs n'auraient toutefois sur eux que des effets limités, note la FINMA.

La FINMA relève aussi que, si le concept des tests de résistance appliqué aux banques suisses est comparable à celui des instances européennes ECOFIN (Conseil des ministres européens des Finances) et CEBS (Committee of European Banking Supervisors), ses résultats ne le sont pas. La situation en Suisse est en effet particulière, avec des banques dont l'importance systémique pour l'économie nationale exige des scénarios spécifiques plus sévères que ceux du CEBS, selon la FINMA.

Le dernier examen de la FINMA montre que, dans le scénario de crise retenu, les deux grandes banques parviendraient à conserver un ratio de fonds propres de première catégorie ("ratio Tier 1") d'au moins 8%. Pour mémoire, le Tier 1 est la partie jugée la plus solide - le noyau dur - des capitaux propres des institutions financières. Le CEBS a fixé pour ses "stress tests" ce ratio Tier 1 à 6%.

Dans une réaction lapidaire, l'UBS a écrit avoir pris acte "avec satisfaction" des résultats de l'examen de la FINMA. Contactée par l'ATS, la banque a précisé que son taux de capital de base à la fin mars se situait à 16%. Le Credit Suisse a ajouté de son côté qu'avec un capital de base de 16,3% à la fin juin le groupe se trouvait "extraordinairement" bien capitalisé.