Le bénéfice net du 2e trimestre s'inscrit certes en repli par rapport aux 2,2 milliards réalisés sur les trois premiers mois de l'année. Mais pour comparaison, au 2e trimestre 2009, l'UBS avait encore essuyé une perte de 1,4 milliard. Le résultat avant impôts du trimestre sous revue est ressorti à 2,6 milliards de francs, contre 2,8 milliards pour les trois premiers mois de 2010.
Le numéro un bancaire suisse a ainsi enregistré son troisième trimestre consécutif dans le vert. UBS avait en effet renoué avec les profits fin 2009 après une année de pertes. Sur l'ensemble du 1er semestre, l'UBS a réalisé un bénéfice net de 4,2 milliards de francs. La même période de l'an dernier s'était soldée sur une perte nette proche de 3,4 milliards.
Mieux que Credit Suisse
L'UBS a surpris les analystes avec ses chiffres largement supérieurs aux prévisions et une réduction notable des reflux d'argent au 2e trimestre. Les analystes interrogés par l'agence financière AWP n'anticipaient ainsi en moyenne qu'un bénéfice de l'ordre de 1,1 milliard de francs.
Comparé au trimestre précédent, la banque a seulement réalisé un recul de 9% de son bénéfice net et fait ainsi beaucoup mieux que sa rivale Credit Suisse, qui avait vu son profit baisser au 2e trimestre de 22% par rapport aux trois premiers mois de 2010, à 1,6 milliard de francs.
L'UBS a également continué à redresser la barre du côté des reflux d'argent, avec des sorties nettes de 4,7 milliards de francs, contre des retraits de 18 milliards au premier trimestre. "Il s'agit d'un bon résultat réalisé dans des conditions de marché volatiles et reflétant les progrès accomplis en vue d'atteindre nos objectifs à moyen terme", a estimé le directeur général Oswald Grübel, cité dans le communiqué de résultats.
Perspectives prudentes
Au chapitre des perspectives, l'UBS se montre prudente. "Les craintes relatives à la viabilité de la reprise économique mondiale pourraient continuer à alimenter la volatilité des marchés et les empêcher de prendre une direction précise, ce qui pourrait ralentir l'activité de la clientèle dans les différents secteurs", écrit la banque dans son communiqué de résultats.
Elle dit aussi "anticiper une baisse des revenus issus de commissions de gestion de portefeuille à cause du niveau inférieur des actifs investis à fin juin". L'UBS se dit toutefois confiante dans sa stratégie et "table sur de nouveaux progrès au cours des prochains trimestres".
La Suisse a livré plus de la moitié des dossiers
L'UBS considère son contentieux fiscal avec les Etats-Unis comme pratiquement réglé. "Suite à l'approbation (en juin) par le Parlement de l'accord passé entre les gouvernements suisse et américain, l'UBS pense pouvoir résoudre de manière exhaustive toutes les questions en suspens concernant les activités transfrontalières aux Etats-Unis d'ici octobre 2010."
L'accord permet de livrer aux autorités américaines les données bancaires de 4450 fraudeurs présumés que l'UBS aurait aidés à dissimuler des fonds au fisc de leur pays. A un mois du délai requis, la Suisse a livré plus de la moitié des données de comptes UBS réclamées par les autorités américaines. Elle a envoyé environ 2500 des 4450 dossiers de clients de la banque soupçonnés de fraude fiscale.
Sur les 2000 dossiers encore sur sol helvétique, 700 sont en traitement, a indiqué mardi à l'ATS l'Administration fédérale des contributions (AFC). Pour 950 autres, le travail est fini mais les délais de recours ne sont pas échus. Quant aux 300 restants, soit un recours est pendant, soit ils ne sont pas soumis à l'accord.
L'administration a jusqu'au 26 août pour terminer sa tâche. La demande américaine pour la livraison des données était parvenue fin août 2009. A partir de cette date, conformément à l'accord passé avec les Etats-Unis, la Suisse disposait de 360 jours.
ats/ant
Bond à la bourse
Comme déjà annoncé, l'UBS ne versera pas de dividende au titre de 2010, et vraisemblablement pas non plus durant les deux ans à venir, a confirmé son directeur financier John Cryan. La banque doit encore générer du capital pour satisfaire aux directives de régulation.
La bourse n'en a pas moins salué les résultats trimestriels en fêtant le titre UBS. L'action a clôturé sur un bond de 11,2% à 17,46 francs, entraînant un marché SMI lui-même en hausse de 1,22% ainsi que les autres valeurs bancaires (+5,9% pour le titre Credit Suisse et +2,6% pour Julius Baer).