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BP entame son opération de colmatage

L'opération "static kill" se prépare depuis ces plateformes, sur le site de l'accident.
L'opération "static kill" se prépare depuis ces plateformes, sur le site de l'accident.
BP a lancé mardi son opération "static kill" destinée à colmater définitivement le puits de pétrole endommagé à l'origine de la marée noire dans le golfe du Mexique. Cinq à six heures devaient être nécessaires pour déterminer si l'opération se passe conformément aux attentes.

La compagnie pétrolière a commencé par tester la procédure qui consiste à injecter de la boue et du ciment par la tête du puits accidenté. Le succès de ces tests a conduit BP à démarrer l'opération proprement dite à 15h00 (22h00 heure suisse).

Ces essais avaient été repoussés d'une journée après la détection par BP d'une "fuite hydraulique" sur un des systèmes nécessaires pour mener à bien l'opération.

"Ne crions pas victoire trop vite"

L'amiral Thad Allen a expliqué le processus lors d'une conférence de presse.
L'amiral Thad Allen a expliqué le processus lors d'une conférence de presse.

BP assure que la procédure "static kill" pourrait à elle seule colmater la fuite, mais le responsable des opérations de lutte contre la marée noire pour le gouvernement, Thad Allen, a souligné qu'il faudrait aussi attendre l'achèvement du forage des puits de secours pour s'assurer que l'opération sera bien achevée.

"Ce truc ne sera vraiment colmaté que lorsque ces puits annexes auront été réalisés", a-t-il expliqué. Le premier des deux puits de secours n'est plus qu'à une trentaine de mètres du point d'intersection avec le puits Macondo.

La compagnie pétrolière a réussi à arrêter l'écoulement du pétrole brut il y a deux semaines dans le golfe du Mexique en coiffant d'un dôme de confinement le puits Macondo, endommagé après l'explosion de la plate-forme Deepwater Horizon en avril.

Thad Allen a précisé que les experts sauraient dans un délai de cinq à six heures si l'opération "static kill" se déroule bien et combien de temps elle devrait prendre. Il a précisé que le temps nécessaire était compris entre 33 et 61 heures.

agences/ant

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Une "soupe toxique" au fond du golfe

Les Américains demeurent préoccupés par les conséquences écologiques à long terme de la catastrophe, en particulier après la publication samedi par le Congrès de documents portant sur le recours aux dispersants.

Edward Markey, président démocrate d'une sous-commission sur l'Environnement à la Chambre des représentants, a dénoncé lundi sur CNN le fait que ces produits chimiques aient été utilisés en quantité plus importante qu'autorisé et "quasiment quotidiennement" alors que les autorités recommandaient un usage limité.

"Nous devons donc surveiller attentivement la 'soupe toxique' sous-marine que l'injection des ces produits chimiques dans un matériau déjà toxique, le pétrole, a provoquée", a souligné Edward Markey.
Selon BP et les autorités américaines, près de 7 millions de litres de ces dispersants ont été utilisés, mais Edward Markey estime que ces chiffres doivent être "remis en question".

Les autorités fédérales s'efforcent de désamorcer la polémique. Dimanche, l'amiral Thad Allen, chargé de la lutte contre la marée noire par le gouvernement américain, avait assuré que les "dispersants n'ont été utilisés que quand ils étaient nécessaires" et sur ordre des autorités américaines et non de BP.

Et selon l'Agence américaine de protection de l'environnement, le mélange chimique de dispersants et de pétrole n'est pas plus toxique pour les espèces animales que l'or noir lui-même, contrairement à ce que beaucoup ont craint.