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Coup de froid sur l'économie suisse en 2009

Le moral des ménages suisses poursuit son ascension.
Les dépenses des ménages ont permis de contenir l'impact de la crise.
L'économie suisse s'est davantage contractée qu'escompté l'an dernier, un exercice très largement marqué par la récession. Le produit intérieur brut (PIB) réel a reculé de 1,9% par rapport à 2008, contre une première estimation situant la diminution à 1,5%.

En chiffres absolus, le PIB s'est monté à 521,1 milliards de
francs en 2009, après 544,2 milliards un an plus tôt, a indiqué jeudi  l'Office fédéral de la statistique (OFS). En termes relatifs, il avait progressé de 1,9%
en 2008, année de la crise financière et de début de récession, et de 3,6% aussi
bien en 2007 qu'en 2006.

Les années de contraction sont rares ces 40 dernières
années. La dernière remonte à 2003, où le PIB avait diminué de 0,2%. En 1975, il
avait chuté de 6,7% sous l'effet du premier choc pétrolier.


Entre la mi-2008 et la mi-2009, la Suisse a subi quatre
trimestres de "croissance négative". La correction de 0,4 point
apportée dans les comptes nationaux 2009 de l'OFS vient affiner le taux de -1,5%
publié par le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO), mais elle ne change pas
les explications du phénomène.

Les ménages freinent la baisse

La croissance des dépenses des ménages et autres
institutions assimilées (+1%), qui constituent 65% du PIB, a permis de contenir
l'impact de la crise économique sur la richesse nationale. De même pour le
secteur de la construction (+3,3%), dont l'activité a profité du niveau
historiquement bas des taux d'intérêt. Ces deux composantes exceptées, l'économie
suisse a subi de plein fouet le ralentissement de l'économie mondiale.

A
commencer par le moteur traditionnel de la croissance, le secteur exportateur. Les
industries des machines et des biens d'équipement, du textile et de l'habillement,
ont encore bu la tasse. Sans oublier l'horlogerie, troisième
force d'exportation après la pharma-chimie et les machines, avec des
livraisons à l'étranger qui ont chuté d'un cinquième.

Au final, le commerce
extérieur des biens et services porte les traces des difficultés de l'industrie:
les exportations ont diminué de 8,7% et les importations de 5,4%. Seules les
importations de services ont augmenté, avec une hausse de 8,1%. Le mouvement s'explique
essentiellement par une croissance soutenue des revenus de brevets et licences,
et dans une moindre mesure, par le renforcement du franc qui a incité les
Suisses à voyager à l'étranger en leur procurant plus de pouvoir d'achat.

Banques à la peine

Parmi
les rares secteurs épargnés, l'OFS mentionne le commerce de détail, à la faveur
de la bonne tenue des dépenses des ménages. Ces derniers ont bénéficié pour
maintenir leur propension à consommer de l'effet favorable de hausses de
salaires négociées juste avant la phase la plus dure de la récession.

Les banques, notamment UBS, et dans une mesure moindre Credit
Suisse, ont affiché un important recul de leur valeur ajoutée. D'ailleurs, l'année
2009 aura été marqué du sceau de la crise financière, la situation des banques
et des assurances ne s'améliorant que "graduellement" au regard d'autres
activités.

ats/cab

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