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Marché de la bière: processus de concentration

Carlsberg, Heinenken, sponsor, Euro 2008
La bière suisse est majoritairement en mains danoises et néerlandaises.
La fermeture de la brasserie Cardinal à Fribourg s'inscrit dans un processus de concentration débuté il y plus de vingt ans en Suisse. Aujourd'hui, les géants danois Carlsberg et néerlandais Heineken contrôlent ensemble les trois quarts du marché de la bière.

Le numéro un en Suisse, Feldschlösschen, en mains de Carlsberg depuis 2000, détient environ 45% du marché. Le groupe est issu de plusieurs rachats et fusions.

En 1988, Feldschlösschen, basé dans le canton d'Argovie à Rheinfelden, reprend les brasseries bâloise Warteck et lucernoise Hochdorf. En 1991, le brasseur argovien absorbe le fribourgeois Sibra (Cardinal), qui est alors le numéro deux sur le marché suisse.

Sibra avait fait éclater le cartel suisse de la bière en s'en retirant, lançant une guerre des prix sans merci. Le cartel a disparu officiellement en 1991.

Feldschlösschen ou l'acheteur racheté

Feldschlösschen poursuit sa croissance en 1996 en fusionnant avec son concurrent zurichois Hürlimann, qui avait lui-même acquis le zurichois Löwenbräu en 1984. L'opération donne naissance au numéro un suisse de la bière.

A l'automne 1996, le groupe argovien annonce la fermeture des brasseries Cardinal à Fribourg, Gurten à Berne et Hürlimann à Zurich, entraînant la suppression de quelque 700 emplois.

Après de vives manifestations de protestation à Fribourg et plus d'une année et demie de négociations, Feldschlösschen revient partiellement en arrière début 1998 et maintient une production réduite à Fribourg.

Le brasseur argovien, qui détient aussi la Bière Valaisanne depuis 1972, est racheté en novembre 2000 par le géant danois Carlsberg.

Un seul concurrent sérieux

L'autre empire du marché de la bière en Suisse est celui du néerlandais Heineken, propriétaire notamment de Haldengut-Calanda. Haldengut, sis à Winterthour (ZH), et Calanda, basé à Coire, fusionnent en 1990.

En 1993, Heineken reprend la majorité de cette entité, qui est en proie à des problèmes de liquidités. La brasserie Haldengut sera fermée en 2001.

Le géant néerlandais poursuit ses emplettes en 2004, en rachetant la brasserie thurgovienne Ittinger Klosterbräu. Quatre ans plus tard, Heineken reprend les bières Eichhof. Le groupe lucernois, l'un des derniers brasseurs indépendants de Suisse, cède son secteur boissons au géant batave pour 290 millions de francs.

L'artisanat survit plutôt bien

Parallèlement au processus de concentration, les brasseries artisanales connaissent actuellement un véritable essor. Leur nombre ne cesse de croître, confirmant une tendance à la spécialisation et à la régionalisation.

Malgré cette riche histoire brassicole, les Suisses ne sont pas de grands consommateurs de bière. En comparaison européenne, ils se situent en queue de peloton entre le Portugal et l'Espagne, avec un peu plus de 57 litres par personne en 2009.

C'est près de 14 litres de moins qu'il y a 20 ans. Champions, les Tchèques en boivent trois fois plus.

ats/jeh

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