Malgré ce bon résultat, les activités
opérationnelles ne suffisent pas à financer les investissements nécessaires,
affirme l'ex-régie. Les chiffres noirs affichés une nouvelle fois par les
Chemins de fer fédéraux sont principalement dus aux bons résultats enregistrés
par l'immobilier et le trafic voyageurs international.
Trafic voyageurs en hausse
Ce dernier a en particulier bénéficié du taux de
change et de l'éruption volcanique en Islande en avril. Le clouage au sol de
milliers d'avions, obligeant les voyageurs à se rabattre sur le train, a permis
aux CFF d'engranger 5 millions de francs supplémentaires. Globalement, le trafic voyageurs a bouclé les six
premiers mois de l'année sur un résultat de 155,6 millions de francs, contre
141,1 millions il y a un an.
L'immobilier affiche pour sa part un bénéfice en
hausse de 36,5 millions à 64,4 millions, selon les chiffres présentés mercredi
par les CFF. Les résultats des deux autres secteurs du groupe, trafic
marchandises et infrastructure, restent par contre négatifs.
Malgré des prestations en hausse de 17,5%, CFF Cargo
a doublé sa perte durant le premier semestre, passant de 24,4 millions il y a
un an à 49,5 millions.
Directeur des finances des CFF, Georg Radon a
expliqué devant la presse ce déficit par le faible cours de l'euro, 40% du
chiffre d'affaires de CFF Cargo se faisant dans cette monnaie, et par les coûts
supplémentaires d'entretien des trains.
S'il reste toujours dans le rouge, le secteur
infrastructure a par contre pu améliorer son résultat grâce à davantage
d'efficacité et à une vente accrue de sillons-kilomètre. Son résultat est ainsi
passé de -26,6 millions à fin juin 2009 à -11,2 millions à la même période
cette année.
Des investissements par milliards
Les CFF avertissent toutefois que les dépenses pour
l'entretien du réseau, toujours plus utilisé, vont continuer à augmenter.
Durant les prochaines années, environ un milliard de francs par an devront être
investis chaque année pour maintenir le réseau et rattraper certains besoins, a
souligné Georg Radon.
En Suisse romande par exemple, l'adaptation des
voies pour permettre le passage de trains à deux étages entre Lausanne et
Brigue ne peut pas être repoussé, a relevé le directeur de l'exrégie Andreas
Meyer. Les travaux en question sont prévus pour la période 2011/2012.
Si la Confédération a déjà augmenté de 160 millions sa
convention de prestations pour ces deux prochaines années, de nouveaux
financements seront nécessaires pour les suivantes.
Car il est clair que les moyens dégagés par
l'exploitation ne suffisent pas, ont répété une nouvelle fois les CFF.
"C'est une grosse montagne que nous avons à affronter, mais je suis
confiant", a dit Andreas Meyer. Les CFF annoncent également des efforts
pour baisser leurs coûts administratifs de 60 millions par an.
Mais les voyageurs devront également passer à la
caisse. Comme le surveillant des prix n'a cette année autorisé que certaines
hausses de tarifs, les prix des billets devront être adaptés ces prochaines
années, ont prévenu les CFF. "Dans le cas contraire, il faudrait renoncer
à des investissements".
Endettement
L'endettement est l'autre gros souci de la direction
des CFF. La dette du groupe atteignait à fin juin près de 18 milliards, dont
près de 10 milliards résultent de prêts publics.
La caisse de pension des CFF est la principale cause
de cet endettement. Durant la première moitié de l'année, 938 millions de
francs ont été dépensés pour combler sa sous-couverture.
Selon le plan prévu, les CFF et leurs employés vont
contribuer pour quatre cinquièmes à l'assainissement de la caisse de pension et
la Confédération
pour un cinquième, soit 1,148 milliard. Pour autant que le Parlement donne son
aval au printemps prochain.
ats/ps/cht
La ponctualité s'est améliorée
Le nombre de voyageurs transportés par les CFF au cours des six premiers mois de l'année à encore augmenté pour s'établir à 166,3 millions de personnes (+3%), soit 910'000 passagers par jour.
Près de 90% des quelque 7000 trains qu'ils ont empruntés avaient moins de trois minutes de retard. Cette ponctualité a été légèrement meilleure qu'au cours du premier semestre 2009, s'établissant à 88,7% (+0,5%).
Quant à la garantie des correspondances, elle s'est également un peu améliorée, passant 97,2% à 97,5%, s'est félicité mercredi devant la presse le directeur des CFF Andreas Meyer.
L'augmentation du nombre de passagers résulte surtout d'une forte croissance en trafic international, la demande indigène restant stable. L'éruption volcanique en Islande ayant grandement contribué à la hausse du nombre de voyageurs venant de l'étranger, il est encore trop tôt pour dire si la hausse va se poursuivre dans cet ordre de grandeur, a noté Andreas Meyer.
Le nombre de kilomètres parcourus par les voyageurs a également augmenté, en l'occurrence de 4,1% pour s'établir à 8,5 milliards, ont indiqué les CFF. "Jamais autant de voyageurs et de voyageurs-kilomètres n'ont été enregistrés".
Le trafic marchandises, en particulier le transport combiné et de l'acier, a aussi enregistré des progrès au cours du 1er semestre. Le nombre de tonnes-kilomètres nettes a augmenté de 17,5% par rapport à la même période l'an dernier et a atteint 6,59 milliards.
C'est surtout le trafic de transit (+21,6%) qui est hausse, la demande indigène n'ayant progressé que de 4,5%. Au total, quelque 9000 trains circulent chaque jour sur le réseau ferré des CFF. Ils ont parcouru davantage de kilomètres que l'année précédente. L'augmentation est de 1% pour parvenir à 80,6 millions de sillons-kilomètres.
Pour faire rouler tous ces trains, les CFF emploient actuellement 27'954 collaborateurs. En moyenne des effectifs, cela représente une hausse de 44 unités par rapport à l'an passé (+0,16%). Ce personnel "motivé et consiencieux" est à l'origine des bons résultats des CFF, en particulier de la hausse de la productivité, a rappelé dans un communiqué le syndicat du personnel des transports (SEV).
Pour que cela continue, les "conditions d'engagement ne tolèrent aucune détérioration" et la direction doit "faire preuve de tact" dans les négociations salariales à venir, a ajouté le SEV.