Les manifestants, au nombre de 20'000 selon la police, ont défilé à l'appel des principaux syndicats et des partis de gauche dans la deuxième ville du pays, avec les slogans : "La crise, c'est le capitalisme qui doit la payer !" ou "Nationalisation des banques !".
Mais dans son discours, le Premier ministre a appelé les Grecs à "continuer" de faire les "efforts" et "les sacrifices" qui ont "réussi", selon lui, "à sauver le pays de la banqueroute". "Je mène cette bataille sans penser au coût politique, c'est une bataille pour la survie de la Grèce; soit on la mène tous ensemble, soit on va sombrer", a-t-il affirmé.
Parmi les mesures à adopter rapidement, qui s'ajoutent à la réforme des retraites, à l'abaissement des salaires des fonctionnaires et à la hausse des taxes déjà décidées, figurent l'adoption "d'un nouveau cadre pour réglementer l'approvisionnement des hôpitaux" afin "de mettre de l'ordre dans ce secteur", a-t-il dit.
Des efforts salués
Ses efforts de rigueur ont été salués par le Fonds Monétaire International (FMI) qui a débloqué vendredi une deuxième tranche d'aide au pays. Mais pour nombre de Grecs dans la rue, les conséquences sociales du plan de redressement sont inacceptables au quotidien.
Contraint à faire face à une crise budgétaire sans précédent après son accession au pouvoir il y a presque un an, M. Papandreou a imposé une rigueur draconienne et controversée, alliant coupes salariales pour les fonctionnaires, augmentation des taxes et réforme des retraites pour tout le monde, ainsi que réorganisation et suppression de plusieurs organismes publics.
Dicté par l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) en échange d'un prêt de 110 milliards sur trois ans pour éviter la banqueroute, ce plan d'austérité vise principalement à réduire le déficit public. Celui-ci a explosé à 14% du PIB en 2009. "Nous avons devant nous des ruptures importantes et des changements à réaliser d'ici à la fin de l'année", a dit le Premier ministre.
Parmi les mesures à prendre, figurent l'adoption "d'un nouveau cadre pour réglementer l'approvisionnement des hôpitaux et mettre de l'ordre dans ce secteur, à l'origine du gaspillage de l'argent public et de corruption".
Bref affrontement
Signe de tension, vers 20H00, peu après l'arrivée du Premier ministre au centre des expositions où il s'exprimait dans le cadre de la Foire internationale de Salonique, un bref affrontement a eu lieu entre les forces de l'ordre et un groupe de jeunes qui avaient poussé des policiers. Ceux-ci ont répondu par des gaz lacrymogènes, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le cortège des mécontents pourrait augmenter avec les nouvelles mesures annoncées. Ainsi, les camionneurs ont annoncé samedi qu'ils observeraient une grève illimitée à partir de lundi. Le même jour doit débuter à Athènes, un nouvel audit des finances du pays, réalisé par la "troïka" Banque centrale européenne, UE et FMI, pour déterminer si la troisième tranche du prêt, de neuf milliards d'euros, sera versée en décembre.
agences/lan
Le FMI débloque 2,57 milliards d'euros
Le FMI avait accordé en mai à la Grèce un prêt d'environ 30 milliards d'euros sur trois ans, qui pourrait être le plus grand qu'il ait jamais versé dans son histoire. La première tranche mise à disposition à l'époque se montait à 5,5 milliards d'euros. L'Union européenne avait contribué au plan d'aide au pays en promettant 80 milliards d'euros.
Pour le FMIl, la crise budgétaire traversée par le pays en début d'année est en train de se résoudre. Athènes a annoncé vendredi avoir réduit de 32% son déficit budgétaire sur les huit premiers mois de 2010 par rapport à la même période de 2009. Le ministère des Finances s'est dit convaincu qu'il atteindrait son objectif de limiter ce déficit à 8,1% du produit intérieur brut sur l'ensemble de l'exercice.