Pour 2010, la Banque nationale suisse s'attend désormais à une hausse du produit intérieur brut (PIB) réel helvétique de 2,5%, alors qu'elle tablait sur +2% en juin. "Le PIB réel de la Suisse a crû à un rythme bien plus élevé que le potentiel de production entre le troisième trimestre 2009 et le deuxième trimestre 2010", écrit la BNS.
"Au cours de cette dernière période, la reprise s'est poursuivie dans l'industrie manufacturière, laquelle avait le plus souffert de la récession en 2009.
" Mais cet élan est en train de retomber. La BNS "prévoit pour le second semestre 2010 et début 2011 un net fléchissement de la croissance du PIB en termes réels, dû à la forte revalorisation du franc et à la perte de dynamisme de l'économie mondiale", écrit-elle, sans articuler de prévision. Pour ces mêmes raisons, la banque centrale révise en baisse ses estimations d'inflation. Elle table sur un taux de renchérissement de 0,7% en 2010, de 0,3% en 2011 et de 1,2% en 2012.
Taux directeur inchangé
En juin, la BNS s'attendait à un renchérissement de 0,9% pour cette année, de 1% en 2011 et de 2,2% en 2012. Comme attendu, la BNS maintient donc le cours de sa politique monétaire. Depuis plus d'un an, elle laisse le taux Libor à trois mois fluctuer dans une marge comprise entre 0,0% et 0,75%, avec un taux cible fixé à 0,25%.
Le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) revoit lui aussi sa prévision de croissance économique pour la Suisse en forte hausse. Il table désormais sur une augmentation du produit intérieur brut (PIB) réel de 2,7% en 2010, contre 1,8% précédemment. Une prévision étayée par le renforcement de la croissance dans l'industrie suisse. Cette révision à la hausse se fonde sur "la vigueur supérieure aux attentes de la reprise conjoncturelle dans la première moitié de l'année 2010 en Suisse", explique jeudi le SECO dans un communiqué.
En 2011, la croissance va rediminuer
L'économie mondiale a connu une première phase de redressement soutenue, constate le groupe d'experts de la Confédération mandaté par les services de Doris Leuthard. Le phénomène a été largement stimulé par des politiques budgétaire et monétaire très expansionnistes, mises en place pour contrer la crise financière et la récession économique de 2008-2009. Il ne devrait pas se prolonger au-delà de l'année en cours, sans pour autant que la croissance ne disparaisse, note le communiqué.
En 2011, l'économie suisse devrait enregistrer une croissance limitée à 1,2%, sous l'influence de la baisse de l'effet des politiques de stimulation. Il y a trois mois encore, le SECO prévoyait un PIB en progression de 1,6% l'an prochain. Les experts sur lesquels le SECO fonde sa prévision estiment que la Suisse aura à souffrir d'un recul de ses exportations, en raison de la baisse de la demande externe et de l'impact négatif de la valorisation du franc ces derniers mois.
ats/mej
Les indices de l'industrie en hausse
Les indices de retour à la croissance dans l'industrie suisse se sont renforcés au 2e trimestre, indique de son côté l'Office fédéral de la statistique (OFS) également jeudi.
Par rapport à la même période de 2009, la production s'est accrue de 7,8% et les chiffres d'affaires de 5,2%. Les stocks de produits finis ont diminué (-6,5%).
Les perspectives à court terme sont également bien orientées, a indiqué jeudi l'OFS dans son relevé trimestriel. Les entrées de commande ont progressé de 9% au cours du 2e trimestre, alors que les réserves de travail étaient en hausse de 2,9%.
S'agissant de la production, les biens de consommation durable ont contribué fortement à la relance. Au 2e trimestre, la hausse des volumes produits a été supérieure à 10% dans l'industrie chimique, la fabrication d'articles en caoutchouc ou plastique, l'électronique, la mécanique de précision, le cuir, la métallurgie.
Cependant, par rapport au 2e trimestre de l'an dernier, l'évolution a été négative dans la branche "cokéfaction, raffinage du pétrole". Il en va de même dans les domaines du textile et de la fabrication de moyens de transports.
Selon l'OFS, la progression des chiffres d'affaires (+5,2%) est liée à une croissance désormais plus vigoureuse des exportations. Les progressions les plus importantes ont été enregistrées dans les secteurs où la production était aussi en hausse.
Les biens de consommation durable et les biens d'investissement sont également à l'origine de la progression des entrées de commandes (+9%). Celles-ci ont augmenté dans tous les secteurs, à l'exception du domaine "industrie alimentaire, boissons, tabac".