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Le FMI ne parvient pas à dépasser ses divergences

FMI guerre des monnaies Washington
Malgré les sourires de façade, les divergences sont profondes au sein du FMI.
Les Etats membres du Fonds monétaire international, réunis à Washington, ont trouvé samedi un compromis timide sur les taux de change, qui passera par un renforcement futur de la procédure de surveillance des monnaies par le FMI. Mais les mesures décidées dans l'immédiat semblent peu à même d'apaiser les tensions.

Samedi, les Etats membres du FMI ne sont pas parvenus à surmonter de profondes divergences qui menacent de provoquer une "guerre des monnaies". Plusieurs pays cherchent en effet à dévaluer leur monnaie afin de relancer leurs exportations et l'emploi en ces temps difficiles sur le plan économique.

Profondes divergences

Le Comité monétaire et financier international (CMFI) du Conseil des gouverneurs du FMI a conclu ses discussions à Washington par un communiqué appelant l'institution à "intensifier" ses travaux sur les mouvements de taux de change, y compris par des études sur la question.

"Le système monétaire international s'est avéré résilient, mais il subsiste des tensions et des sources de vulnérabilité du fait de l'aggravation des déséquilibres mondiaux, de la volatilité persistante des flux de capitaux, des variations des taux de change et des problèmes liés à l'offre et à l'accumulation de réserves officielles", souligne le communiqué diffusé sur le site web du FMI.

"Comme ces questions sont d'une importance fondamentale pour le bon fonctionnement de l'économie mondiale et la stabilité du système monétaire international, nous appelons le FMI à intensifier ses travaux dans ces domaines, notamment par des études approfondies sur les moyens de rendre plus efficace la gestion des flux de capitaux", ajoute le communiqué, glissant sur de profondes divergences entre la Chine et les Etats-Unis sur les questions monétaires.

Eviter une "guerre des monnaies"

D'après les Etats-Unis, la Chine freine l'appréciation du yuan en achetant des devises étrangères. Au 30 juin, Pékin avait les plus grandes réserves en devises du monde, avec près de 30% du total mondial, soit 2,447 milliards de dollars.

Cette issue à l'assemblée annuelle du FMI porte un coup aux espoirs d'apaisement aux frictions générées par les interventions de plusieurs pays pour affaiblir le cours de leur devise. Fin septembre, le Brésil avait parlé de "guerre des changes", une expression qui a fait le tour de la planète.

Pour éviter cette "guerre", le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, s'est proposé de s'impliquer personnellement dans la rédaction des traditionnels rapports annuels sur l'économie de ses grands pays membres.

agences/cer

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Le siège de la Suisse pas menacé

En raison d'une redistribution des sièges du conseil d'administration du FMI, la Suisse se voyait concernée par des projets remettant en cause la sur-représentation des Européens.

Toutefois, les discussions n'ont pas porté sur un modèle, qui exclurait la Suisse du Conseil d'administration, a indiqué le grand argentier. Un peu plus tôt, le ministre des finances se montrait confiant: "je n'ai pas de souci concernant le siège suisse".

La place de Berne au FMI est assurée par l'importance de la place économique et financière du pays, par le rôle du franc et par sa contribution financière au FMI, a souligné le ministre démissionnaire, dont c'était le dernier voyage officiel.

Au cours de cette assemblée, Hans-Rudolf Merz a rencontré son homologue américain Timothy Geithner. Les démêlés d'UBS avec la justice américaine et le différend qui opposait les deux pays à ce sujet n'ont pas été évoqués lors de cette rencontre, a indiqué Tanja Kocher, porte-parole du Département fédéral des finances (DFF).