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L'accord fiscal avec l'Allemagne bon pour l'UE

Wolfgang Schäuble et Hans-Rudolf Merz étaient à Berne pour mener leurs discussions.
Pour Wolfgang Schäuble (à gauche) les négociations avec la Suisse pourraient être positives pour l'UE
L'accord conclu entre la Suisse et l'Allemagne en matière de fiscalité est aussi "dans l'intérêt de l'Europe", estime le ministre allemand des finances Wolfgang Schäuble. Il pourrait contribuer à une solution dans la querelle interne à l'UE sur l'échange d'informations.

Dans une interview parue vendredi dans la "Neue Zürcher
Zeitung", le ministre allemand se félicite de ce que la Grande-Bretagne
ait également signé un accord avec la Suisse. Cela "montre que d'autres que nous en
Europe ne considèrent pas comme fondamentalement faux ce que nous avons
développé et signé avec la
Suisse", affirme-t-il.

A ses yeux, "l'effet" de cet accord sera
comparable à l'échange automatique d'informations - un sujet qui est encore
contesté au sein de l'Union européenne. Le Luxembourg ou l'Autriche ont
toujours refusé d'introduire l'échange automatique, parce qu'ils exigeaient que
la Confédération
se plie à des règles similaires.

"Cette condition sera prochainement remplie entre la Suisse et
l'Allemagne", souligne Wolfgang Schäuble, reconnaissant toutefois qu'il n'est
pas possible d'obtenir un accord par la force au sein de l'UE. "On ne peut
que le promouvoir", souligne-t-il.

Le ministre allemand ne croit pas que
ce nouvel accord ne sorte du cadre juridique européen, dont il reconnaît la
primauté. Selon lui, l'accord conclu avec Berne occupe un espace qui
n'est pas couvert par la directive européenne sur la fiscalité de l'épargne.

Compréhension pour le secret bancaire

Le dirigeant conservateur se montre par ailleurs
compréhensif pour le secret bancaire. Cette tradition helvétique "a
beaucoup à voir" avec la façon dont les Suisses envisagent les relations
entre l'Etat et les citoyens, "nous devons le respecter", a-t-il
relevé. "Celui qui croit que le secret bancaire n'est qu'une sorte de
complicité pour l'évasion fiscale se trompe", a-t-il ajouté, tout en
réclamant un renforcement au niveau international de la lutte contre les
possibilités d'abus.

Pour éviter que les fraudeurs du fisc allemands ne
s'envolent vers d'autres places financières, comme Singapour, Wolfgang Schäuble
estime qu'il faut maintenir la pression sur ces pays. Beaucoup a été fait dans
le cadre des processus de l'Organisation pour la coopération et le
développement économiques (OCDE), souligne-t-il.

ats/mre

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Pas de tensions entre les deux pays

Le ministre allemand des finances relève qu'à ses yeux, les relations entre la Suisse et l'Allemagne n'ont "jamais été affectées".

"Je crois que le conseiller fédéral (Hans-Rudolf) Merz et moi nous sommes engagés de manière très responsable pour régler ce différend", déclare-t-il.

Il existe toujours des problèmes à régler, entre Berne et Berlin comme ailleurs. "Mais je ne vois aucune tension entre la Suisse et l'Allemagne", affirme-t-il.