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Réactions négatives aux mesures de la Fed

La décision de la Fed d'injecter 600 milliards de dollars dans l'économie est vivement critiquée par les puissances mondiales.
La décision de la Fed d'injecter 600 milliards de dollars dans l'économie est vivement critiquée par de nombreux pays.
Les réactions face à la dernière décision de la Fed d’injecter 600 milliards de dollars affluent et sont plutôt virulentes. Les pays émergents craignent l’afflux de capitaux déstabilisateurs et une montée de la spéculation. Les bourses sont à la fête.

"Je ne crois pas que les Américains vont résoudre leurs problèmes de cette manière et je crois qu'ils vont poser des problèmes supplémentaires au monde", a affirmé Wolfgang Schäuble, ministre allemand des finances.

Ce ton, plutôt inhabituel, traduit le mal être généralisé qui s’est emparé des différentes puissances mondiales face au choix américain de remettre au goût du jour l’adage « le dollar est notre devise et votre problème », attribué à John Connally, secrétaire américain au Trésor suite à la mise à mort unilatérale du traité de Bretton Woods en 1971.

"Une dévaluation compétitive"

Au Brésil, Guido Mantega, ministre des finances, a remarqué que « tout le monde souhaite que l'économie américaine se rétablisse mais il ne sert à rien d'injecter des masses d'argent dans l'économie, parce que cela ne fera pas redémarrer la croissance».

Or, "l'unique résultat (de cette mesure) est une dévaluation du dollar pour que les Etats-Unis deviennent plus compétitifs dans le commerce international, à tel point qu'aujourd'hui nous avons un déficit commercial avec les Etats-Unis et cela nous porte préjudice", a-t-il ajouté.

Craintes de capitaux déstabilisateurs

Les pays asiatiques, Chine en tête, craignent en particulier d'être la cible des spéculateurs et de devoir faire face à un afflux de capitaux particulièrement déstabilisateurs. Le gouverneur de la banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan, a ainsi réagi en déclarant que si cette décision était peut-être la meilleure pour les Etats-Unis, "elle n'est pas nécessairement optimale pour le monde" et "pourrait produire de nombreux effets négatifs pour l'économie mondiale".

La stratégie américaine risque de mener d’autres pays à s’engager dans la dévaluation compétitive, en particulier si aucun accord ne devait être paraphé lors du prochain G20 du 11 et 12 novembre à Séoul.

Les bourses à la fête

Pour trouver des heureux, il fallait se rendre sur les places boursières, où l'annonce de mercredi de la réserve fédérale américaine a provoqué de fortes hausses, permettant entre autres à Wall Street d'atteindre des sommets inédits depuis la chute de la banque Lehman Brothers. Les investisseurs engageant en avance les fonds qui seront prochainement déversés sur les marchés. Les valeurs du pétrole et de l’or ont ainsi pris l’ascenseur.

Marc Renfer avec agences

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