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L'économie irlandaise au bord du gouffre

Les taux d'emprunts d'Etat irlandais ont grimpé jusqu'à 9%, menaçant le pays d'insolvabilité et l'Europe d'une contagion.
Les taux d'emprunts d'Etat irlandais ont grimpé jusqu'à 9%, menaçant le pays d'insolvabilité et l'Europe d'une contagion.
L'économie irlandaise est sous pression. Les marchés financiers doutent de la capacité du pays à combler son déficit et font monter les taux de ses emprunts d'Etat à des niveaux jamais vus. Malgré les démentis, le pays pourrait se voir obligé de demander l'aide de l'Union européenne.

L'Irlande est à nouveau sous le feu des investisseurs qui doutent de la capacité du pays à combler son déficit abyssal et font monter les taux de ses emprunts d'Etat à des niveaux jamais vus.

Ils frôlaient les 9% pour la première fois depuis la création de la zone euro, avec un différentiel lui aussi jamais vu avec le Bund allemand à 10 ans, qui sert de référence sur le marché obligataire. Pour l’Irlande, il serait désormais moins onéreux de se financer au taux de 7,5% auprès du fonds européen créé en mai dernier plutôt que de lever des fonds sur le marché.

Démenti de sauvetage européen

Signe de la préoccupation des partenaires européens de Dublin, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a évoqué la situation irlandaise depuis Séoul, où il se trouve pour le sommet du G20.

"En cas de nécessité, l'Union européenne est prête à soutenir l'Irlande", a assuré M. Barroso. Quitte à conforter les marchés dans leur opinion que Dublin n'échappera pas, malgré ses dénégations, à un appel à l'aide au Fonds monétaire international ou à l'Union européenne, comme l'avait fait la Grèce. Un éventuel défaut de l’Irlande risquerait d’engendrer un effet domino, entraînant dans sa chute d’autres économies faibles européennes.

Risques de contagion

Le regain de tension sur le financement des dettes souveraines affecte d'autres pays vulnérables de la zone euro, comme le Portugal ou la Grèce. Mais il intervient à un moment politique particulièrement délicat pour l'Irlande, où un gouvernement affaibli doit batailler pour faire adopter le 7 décembre un budget de rigueur.

Le gouvernement a fait monter la pression sur l’opposition en estimant que, si le budget n'était pas adopté, le gouvernement risquait de se retrouver à cours de liquidités à la mi-2011. Ce budget, qui inclura un tour de vis budgétaire de 6 milliards d'euros, doit former le premier volet d'une cure d'austérité de 15 milliards d'euros sur 4 ans.

Celle-ci est censée ramener le déficit public d'un niveau astronomique de 32% cette année à moins de 3% en 2014. Touchées de plein fouet par l'éclatement de la bulle immobilière, les banques du pays avaient été renflouées de près de 50 milliards d'euros, une somme colossale à l'échelle d'un pays comme l'Irlande qui explique la situation catastrophique des finances publiques.

agences/mre

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