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Le Credit Suisse ne craint pas l'accord avec Berlin

Credit Suisse a fini l'année en beauté avec un bénéfice de 840 millions au 4e trimestre.
Selon Urs Rohner, le Credit Suisse compte peu de clients allemands concernés par l'accord.
Le futur accord fiscal avec l'Allemagne n'aura "pas de grandes conséquences" pour le Credit Suisse, estime son vice-président Urs Rohner. Il est trop tôt pour évaluer le poids de l'impôt libératoire prévu et le niveau de la fuite de capitaux à redouter.

Le Credit Suisse connaît certes le nombre de ses clients allemands, a expliqué Urs Rohner samedi sur les ondes de la radio alémanique DRS. En revanche, la grande banque ignore combien de ses clients seront concernés par cet accord. Ils ne représentent pas une "grandeur significative", selon lui.

Sur l'éventuelle fuite de capitaux vers d'autres places financières, comme Singapour, le vice-président du conseil d'administration du Credit Suisse ne s'exprime pas directement. Seuls les points principaux de l'accord sont actuellement connus. Urs Rohner prendra les fonctions de président du conseil d'administration en avril 2011.

Des fonds propres de 10%

Pour Urs Rohner, le renforcement des exigences visant les banques en Suisse aura fonction d'exemple. Il estime que tous les établissements importants dans le monde vont s'aligner sur cette future réglementation helvétique, notamment dans le domaine des fonds propres.

Le Parlement devra se prononcer sur cette réglementation. Une commission, à laquelle appartient le vice-président du Credit Suisse, propose que le Credit Suisse et l'UBS augmentent la part de leurs fonds propres pour atteindre 10%.

Pour des banques "normales", le règlement international prévoit un taux de 7% seulement. Urs Rohner souligne qu'il s'agit d'une exigence "à la limite" de ce que peut supporter une grande banque telle que le Credit Suisse pour rester dans la concurrence internationale.

Cette réglementation destinée aux deux grandes banques a été qualifiée de "judicieuse" par les représentants de l'économie suisse.

Plus prudent que l'UBS

Le vice-président du Credit Suisse met en garde toutefois contre d'éventuels règlements inapplicables" qui pourraient aussi avoir des répercussions sur l'ensemble de l'économie. Il ne faut pas croire que de nouveaux règlements n'auront aucune conséquence, dit-il. Et de rappeler que des pertes ne sont pas à exclure car les activités bancaires ne sont pas sans risques.

Il y a deux semaines, le patron de l'UBS Oswald Grübel annonçait que sa banque avait l'intention de prendre à nouveau des risques plus élevés à l'avenir. Le Credit Suisse n'a pas prévu de faire de même, a déclaré Urs Rohner. "Nous avons moins de risques propres que par le passé et travaillons avant tout sur mandat des clients".

Le Credit Suisse se considère ainsi dans la bonne voie. Il a profité de son intervention pour regretter le fait que la Suisse n'a pas été invitée au G20 qui s'est tenu à Séoul jeudi et vendredi.

ats/sbo

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Un accord pour apaiser les tensions

La querelle de l'argent caché par des contribuables allemands a empoisonné les relations entre les deux pays depuis des années.

Ceux-ci ont annoncé le 27 octobre une convention de double imposition révisée conforme à la norme de l'OCDE ainsi que l'ouverture au début 2011 de négociations sur la fiscalité.

La solution prévoit l'introduction d'un impôt libératoire à la source sur les fonds des clients allemands déposés en Suisse. La question du taux d'impôt libératoire est délicate, car il s'agira de satisfaire Berlin sans effrayer les clients allemands des banques.