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Zone euro: les Européens tentent de rassurer

Pour le Premier ministre José Socrates, le Portugal n'a "besoin d'aucune aide". [AP Photo/ Francisco Seco]
Pour le Premier ministre José Socrates, le Portugal n'a "besoin d'aucune aide". - [AP Photo/ Francisco Seco]
Les Européens s'efforçaient vendredi d'endiguer les inquiétudes concernant la zone euro avec des propos rassurants sur le Portugal et l'Espagne, alors que les rumeurs d'aide à Lisbonne se font insistantes et que l'annonce du plan de soutien à l'Irlande est imminente.

Des informations publiées vendredi par le journal allemand Financial Times Deutschland ont mis le feu aux poudres. Selon le quotidien financier, la Banque centrale européenne et une majorité de pays de la zone euro font pression sur le gouvernement portugais pour qu'il demande à son tour une aide de l'Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI). Ces pressions auraient pour arrière-pensée d'éviter à sa voisine l'Espagne de se retrouver dans une situation difficile, estime le journal.

Les gouvernements portugais et allemand et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso ont aussitôt démenti ces informations. Les Européens n'ont pas "suggéré" au Portugal qu'il demande un plan d'aide financière comme vient de le faire l'Irlande, a déclaré Joseé Manuel Barroso à Paris.

Austérité au Portugal

Ces rumeurs interviennent alors que le Parlement portugais a définitivement adopté vendredi un budget d'austérité pour 2011 qui doit permettre de réduire de manière draconienne le déficit du pays. "Ce budget contient des mesures très difficiles et exigeantes pour tous les Portugais, mais il n'y a pas d'autres solutions de substitution", a souligné le Premier ministre portugais, José Socrates.

Après avoir enregistré en 2009 un déficit public record de 9,3% du PIB, le gouvernement socialiste portugais s'est engagé à le ramener à 7,3% cette année et 4,6% l'an prochain, au prix de mesures d'austérité sans précédent, cumulant coupes budgétaires, baisses des salaires des fonctionnaires (au-dessus de 1500 euros), suppression de prestations sociales et hausses d'impôts.

De son côté, le chef du gouvernement socialiste espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a déclaré de son côté qu'il écartait "absolument" l'éventualité d'un plan de sauvetage financier de l'Espagne. "Ceux qui misent contre l'Espagne à court terme vont se tromper", a-t-il ajouté.

afp/cab

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Aide à l'Irlande approuvée dimanche?

Pour le moment seule la Grèce, au printemps, a bénéficié du plan de soutien à la zone euro sous forme de prêts européens et du FMI.

L'Irlande devrait devenir le deuxième bénéficiaire, peut-être dès dimanche, date à laquelle le plan en cours de négociation a de bonnes chances d'être finalisé.

Les marchés attendent avec anxiété les détails de ce plan.

Une réunion des ministres des Finances de la zone euro, puis de l'ensemble de l'UE, devrait avoir lieu dimanche, par conférence téléphonique.

Il s'agit d'approuver le montant de l'aide, qui devrait tourner autour de 85 milliards d'euros, et de fixer les conditions à remplir par Dublin en échange.

Les marchés tremblent

Malgré les propos rassurants des autorités, les rumeurs de contagion ont affolé les marchés. Sur le marché obligataire, l'écart entre les taux espagnols à 10 ans et les taux allemands, qui servent de référence dans la zone euro, a atteint vendredi un plus haut historique, à 260 points de base, signe de la défiance des investisseurs à l'encontre de l'Espagne.

Le Portugal a lui vu ses taux à 10 ans battre un record depuis l'adoption de l'euro, à 7,121%. Quant à l'euro, il s'enfonçait vendredi sous le seuil de 1,33 dollar, au plus bas depuis deux mois. Vers 15H05 (14H05 GMT), il s'établissait à 1,3231 dollar, contre 1,3360 dollar jeudi à 22H00 GMT, après être tombé à 1,3201 dollar vers 11H15 GMT, un plus bas depuis le 21 septembre.