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Croissance: le SECO prudemment optimiste pour 2011

En trois ans, l'euro a perdu près d'un quart de sa valeur face au franc. [KEYSTONE - MARTIN RUETSCHI]
La force du franc devrait continuer à peser sur les exportations. - [KEYSTONE - MARTIN RUETSCHI]
Le SECO améliore légèrement sa prévision pour l'économie suisse en 2011: son pronostic de croissance, établi à 1,2% en septembre, passe à 1,5% trois mois plus tard. Le langage des experts de la Confédération est toutefois voilé d'une grande prudence.

La progression du produit intérieur brut (PIB) devrait ensuite remonter à 1,9% en 2012, pour autant que la situation s'améliore sur le plan mondial. Pour cette année, la prévision est maintenue à 2,7%, a indiqué mardi le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO).

Stimulus local

Cette amélioration du pronostic est fondée surtout sur le fait que le marché intérieur reste robuste. Cette solidité de l'économie domestique pourrait tempérer les effets du ralentissement des exportations qui sont, elles, freinées par un franc trop fort.

Les hausses de salaires et le personnel étranger stimulent la consommation privée, et les faibles taux d'intérêts favorisent les investissements dans la construction. Deux facteurs qui ont déjà réservé d'heureuses surprises ces dernières années, note le SECO.

Dans la foulée, le marché de l'emploi fait lui aussi l'objet d'une prévision ajustée. L'estimation du taux de chômage de l'an prochain passe de 3,7% à 3,4%.

Une zone euro fébrile

Par contre, le SECO estime que les risques liés à la conjoncture internationale se sont amplifiés ces derniers mois. Entre les lignes, il n'exclut pas une détérioration Outre-Atlantique ou sur le Vieux Continent.

Du côté européen, les effets conjoncturels de la crise de l'endettement pourraient rester limités encore en 2011-2012. Mais une accalmie durable en la matière n'est pas en vue, selon les économistes. Après les problèmes de l'Irlande, des interventions en faveur d'autres Etats ne sont pas exclues.

La confiance des marchés est maintenant ébranlée envers l'ensemble des pays dits périphériques de la zone euro. Une aggravation supplémentaire des tensions pourrait se transformer en nouvelle crise financière en l'absence de puissantes mesures des gouvernements, notent les experts. Or, pour l'instant, aucune solution à long terme ne s'est clairement dégagée, relèvent-ils.

Nouvelles craintes outre-Atlantique

Du côté des Etats-Unis, la conjoncture reste fragile. Du coup, la banque centrale américaine s'est lancée dans un nouveau programme d'expansion monétaire qui a suscité les critiques de nombreux pays autour du globe.

Les autorités suisses se montrent à leur tour dubitatives. Ce plan comporte le risque de nouveaux déséquilibres, par exemple sous la forme de bulles spéculatives sur les marchés financiers ou d'une accentuation des conflits monétaires internationaux.

Le risque pour la Suisse: ces facteurs peuvent alimenter une pression haussière permanente sur le franc. "Et une revalorisation de la monnaie serait particulièrement défavorable en cas de glissement de la zone euro ou des Etats-Unis dans la récession".

ats/jeh

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