Ces derniers jours l'euro n'a cessé de chuter face au franc, passant même sous la barre de 1,25 franc.
Cette appréciation de la monnaie helvétique influe de manière très contrastée sur les différentes branches, a communiqué vendredi la BNS, qui s'est penchée sur 244 sociétés.
Secteurs diversement touchés
Le secteur économique le plus affecté (61%) est l'industrie manufacturière. En revanche, dans les services, 65% des entreprises ont été épargnées. Globalement, la part des sociétés n'ayant pas constaté de désagréments importants liés à la revalorisation du franc, en marche depuis la mi-2007, s'élève à 42%. Il s'agit surtout d'acteurs du marché peu exposés aux fluctuations des cours de change.
L'impact des variations a également été neutralisé par des stratégies de couverture ou des facteurs qui se compensent. Quant aux 13% des groupes restants, ils ont déclaré lors de l'enquête que le renforcement du franc avait eu un impact positif sur la marche de leurs affaires. Dans le domaine de la construction en moyenne assez peu affecté, quelque 15% des entrepreneurs ont ainsi indiqué avoir amélioré leurs affaires.
Les effets bénéfiques se sont le plus souvent traduits par une baisse des coûts de production et/ou une augmentation des marges bénéficiaires. Des conditions plus avantageuses pour les investissements ont aussi été notées. Reste que seules 42% des compagnies ont réagi en baissant leurs prix de vente.
Exportations plombées
Du côté des 109 entreprises ayant subi des conséquences négatives, ce sont principalement les exportations qui en ont pris un coup. De nombreuses sociétés ont été confrontées à une réduction des marges bénéficiaires sur les marchés de leurs principaux partenaires à l'étranger, en raison de la baisse des prix exprimés en francs.
Un tiers des groupes a par ailleurs réduit les quantités vendues. La revalorisation de la monnaie suisse a surtout fait des dégâts dans l'industrie des produits en amont (fabrication de produits chimiques et de plastique), la métallurgie, les biens d'équipement (fabricants de matériel électronique et industrie des machines) et l'industrie textile.
Le commerce de détail présente une image plus contrastée, les régions frontalières ayant été davantage touchées que les autres. Enfin, si les secteurs des banques et des transports ont eux aussi ressenti des effets négatifs, ces derniers ont été contenus.
ats/lan
Le moral reste bon
Les difficultés rencontrées en raison du renforcement du franc n'ont pas pour autant entamé le moral des entrepreneurs.
La majorité d'entre eux s'attendent à une hausse de leur chiffre d'affaires pour les six à douze prochains mois.
Les effectifs devraient également connaître une évolution positive, estiment la majorité des sondés.
En ce qui concerne les dépenses d'investissement, l'optimisme est néanmoins plus modéré, les sociétés les plus touchées par la cherté de la monnaie helvétique se montrant plus réservées que les autres.