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2010, année de sérénité retrouvée pour les banques

La banque enregistre son troisième trimestre consécutif dans le vert.
Le destin d'UBS s'est consolidé dans une année 2010 marquée par le durcissement des règles et le vol de données.
En difficulté l'an passé, les banques suisses ont retrouvé la sérénité en 2010. A commencer par l'UBS, qui a renoué avec les profits et vu se clore le chapitre du conflit fiscal avec les Etats-Unis. Mais les établissements helvétiques devront augmenter leurs fonds propres.

Au niveau comptable, l'année qui s'achève marque le retour de l'UBS en zone bénéficiaire. Après neuf mois en 2010, le numéro un bancaire helvétique affiche un bénéfice net de 5,87 milliards de francs, contre une perte de 3,94 milliards un an auparavant.

Convalescente, la banque va donc achever 2010 dans le noir. Mais il reste encore bien du chemin à parcourir pour effacer les pertes essuyées en lien avec la tourmente financière. L'UBS a bouclé les trois derniers exercices dans le rouge, à hauteur de 2,736 milliards de francs en 2009, 21,292 milliards en 2008 et 5,247 milliards en 2007.

Pour l'UBS, 2010 porte aussi la marque d'un certain retour à la confiance de ses clients, l'établissement ayant affiché pour la première fois en trois ans un afflux net de capitaux durant le 3e trimestre. Au total, les clients ont retiré à l'UBS plus de 373 milliards en 2008 et 2009.

Epilogue aux Etats-Unis

Autre bonne nouvelle pour l'UBS: le point final à mi-novembre 2010 au conflit juridico-fiscal avec les Etats-Unis. L'autorité fiscale américaine a retiré complètement et définitivement la plainte civile contre la banque, la Suisse ayant livré à ce moment 4000 des 4450 dossiers de clients américains soupçonnés d'avoir fraudé le fisc.

Mais avant ce terme, l'accord signé en février 2009 entre Berne et Washington pour mettre fin au différend fiscal impliquant l'UBS aura connu bien des péripéties. Bloqué par la justice en janvier, il aura nécessité une ratification parlementaire, non sans revirements. Finalement, les Chambres fédérales l'ont voté en juin.

Avant ce point final, l'UBS avait franchi en octobre une autre étape majeure sur la voie de la normalisation de sa situation avec l'abandon par la justice américaine des poursuites pénales contre la grande banque. Celle-ci se trouvait sous la menace de l'accusation d'avoir favorisé la fraude fiscale de ses clients. Le dénouement est survenu grâce à une implication sans précédent de la Confédération.

Pour la petite histoire, il est tombé au moment où l'UBS confirmait devant un parterre d'investisseurs à Londres ses objectifs à moyen terme. Ceux-ci consistent notamment à dégager un bénéfice annuel avant impôts de 15 milliards de francs.

ats/ther

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Règles plus strictes

L'année écoulée aura aussi permis de tirer les leçons de la crise financière, avec le resserrement prévu des réglementations bancaires, notamment en matière de fonds propres.

Des capitaux que toutes les banques suisses devront étoffer dès le 1er janvier afin de pallier d'éventuelles carences en matière de couverture de risques. Avec ce durcissement réglementaire, la Suisse anticipe la mise en oeuvre des nouveaux standards européens, n'en déplaise aux banquiers.

De plus, l'UBS et le Credit Suisse devront encore davantage augmenter leurs fonds propres d'ici 2018, pour autant que le politique suive les recommandations du groupe d'experts qui a planché sur la question des entreprises trop grandes pour faire faillite.

Vol de données

L'année 2010 aura également été marquée du sceau des données de clients volées auprès de banques établies en Suisse et transmises aux autorités fiscales de plusieurs pays, dont la France et l'Allemagne.

Cas emblématique, l'affaire Falciani, du nom de Hervé Falciani, un ex-informaticien de la filiale suisse de HSBC, ayant soustrait des fichiers de clients à son employeur, a éclaté en décembre 2009. Des vols de données qui s'inscrivent dans le contexte plus large d'une pression accrue des gouvernements étrangers sur le secret bancaire.

Mais dans ce dossier des litiges fiscaux aussi, 2010 aura apporté de bonnes nouvelles avec notamment un accord de principe entre la Suisse et l'Allemagne pour des prélèvements à la source sans échange automatique d'informations, objectif de l'Union européenne.

Des pressions auxquelles les banques suisses ont relativement bien résisté. Elles ont ainsi continué d'attirer les capitaux à la faveur d'une présence accrue pour nombre d'entre elles dans les pays émergents, celle-ci compensant les sorties nettes enregistrées en Europe.