Actuellement, le courant vert produit par les 28 grandes éoliennes correspond aux besoins de 21'000 ménages, soit la population cumulée de Neuchâtel et Delémont, explique Suisse Eole. En 2010, de nouvelles installations ont été mises en service au Mont-Crosin (BE), au Gütsch (UR) et au Peuchapatte (JU).
Les cantons romands ont bien avancé concernant l'intégration de l'éolien à leurs plans directeurs, écrit encore l'association. Ainsi, Neuchâtel évalue à 20% la part potentielle de l'énergie fournie par le vent dans sa consommation globale d'électricité, alors que Vaud l'estime à un quart de ses besoins.
Tout n'est pas rose
Pour mémoire, la mise en service de nouvelles éoliennes ne fait cependant pas l'unanimité au sein de la population, par exemple en raison des nuisances sonores occasionnées. L'installation de deux turbines géantes à St-Brais (JU) a notamment suscité des réactions.
C'est pourquoi le Parlement jurassien a adopté en novembre 2010 une motion exigeant l'augmentation de la distance minimale entre éolienne et habitation. Les députés jurassiens devront fixer cette distance lors de l'examen du plan directeur cantonal. En Suisse, la législation fixe à 300 mètres la distance minimale entre l'implantation des éoliennes et les habitations. En France et en Allemagne, cette distance obligatoire est de 1500 mètres.
La Fondation suisse pour la protection et l'aménagement du paysage (FP) a condamné mardi la réglementation actuelle comme "insuffisante", car elle "se base sur des types de machines de moindre dimension et s'avère clairement insuffisante".
La FP exige, notamment en raison des nuisances sonores - "jusqu'à présent négligées et minimisées" -, "d'éviter toute construction d'éoliennes à moins de 1000 mètres d'une habitation". En outre, elle demande également l'arrêt immédiat - voire "si nécessaire, le démantèlement" - des éoliennes de St-Brais et du Peuchapatte.
ats/bkel
L’énergie éolienne reste marginale
Selon un rapport présenté mardi par le Conseil fédéral, l’électricité subvient à près d’un quart (23,5%) des besoins énergétiques helvétiques. L’année passée, la production nette nationale a été d’environ 64 TWh, soit un excédent exportable de 2,2 TWh par rapport à la consommation nationale (61,8 TWh).
Bien que la Suisse soit exportatrice de courant, elle dépend toutefois durant l'hiver (4,4 TWh en 2009) des importations en provenance des pays voisins.
L’électricité indigène est à 56% issue de l’hydraulique, à 39% du nucléaire et à 5% issue d'autres sources. Malgré sa progression, l’électricité d’origine éolienne ne représente que 0,12% de la production totale helvétique.