La réunion se tiendra "durant ces prochains jours", a indiqué dimanche Christophe Hans, porte-parole du Département fédéral de l'économie (DFE), revenant sur un article paru dans l'hebdomadaire alémanique "NZZ am Sonntag". Elle se déroulera sous la direction du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO).
Autour de la table s'assoiront des experts issus du monde académique, des associations sectorielles et des syndicats, a précisé Christophe Hans. La rencontre se tiendra à l'initiative du conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann, conformément à un projet dévoilé vendredi déjà par ses services.
Schneider-Ammann, ministre qui se sent concerné
Le DFE annonce l'Union patronale suisse, l'Union suisse des paysans, la fédération des entreprises Economiesuisse ainsi que l'Union syndicale suisse et Travail.Suisse. Les secteurs pharma, des machines, de l'horlogerie, des banques, des arts et métiers et du tourisme seront également représentés.
Ancien patron du fabricant de machines bernois Ammann, le ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann connaît bien les préoccupations de l'industrie helvétique. Dans son ancien habit, il a été confronté à plusieurs reprises aux phénomènes de renforcement du franc lors des périodes d'instabilité monétaire.
Contact étroit avec la BNS
L'économie suisse se révèle dynamique et dispose de solides perspectives de croissance, a souligné vendredi Johann Schneider-Ammann. Mais l'ancien président de l'association faîtière des machines Swissmem, jusqu'à l'automne dernier, dit néanmoins partager les inquiétudes des secteurs touchés.
Le Conseil fédéral est en contact étroit avec la Banque nationale suisse (BNS) et les milieux économiques, selon le DFE. Le gouvernement respecte toutefois l'indépendance de l'institut d'émission en matière de politique monétaire, "facteur de succès de l'économie helvétique".
ats/ps
Un emprunt en monnaie suisse peut se révéler empoisonné
La récente appréciation du franc suisse est devenue une menace sérieuse pour les détenteurs, particulièrement nombreux en Europe de l'Est, de crédits en monnaie helvétique, dont les coûts ne cessent d'augmenter parallèlement à la flambée du franc. Alors que la devise helvétique a pris plus de 20% face à certaines monnaies en un an, des particuliers ont ainsi vu les mensualités de leurs emprunts en franc doubler en deux ans, les plaçant dans des situations économiques critiques.
"J'ai pris en 2007 un prêt de 46 millions de forints (164.591 euros) sur 25 ans, les mensualités étaient alors de 260'000 à 280'000 forints par mois (1300 francs)", raconte ainsi Vilmos Müller, un Hongrois de 38 ans. "Aujourd'hui, après avoir remboursé 11,8 millions, je dois encore 59 millions de forints à la banque et les mensualités dépassent les 430'000 forints", poursuit-il.
A l'instar de Vilmos Müller, nombre de résidents d'Europe de l'Est se sont rués à partir de 2004 sur des crédits libellés en francs suisses, jugés attractifs en raison de taux d'intérêts inférieurs à ceux de leur pays d'origine. "Mais en contrepartie de ces intérêts moins élevés, ils se sont exposés au risque de change", explique Marcus Hettinger, spécialiste des devises au Credit Suisse.
Cette envolée des crédits en francs a par ailleurs coincidé avec une période où la monnaie suisse était sous-évaluée et où les pays d'Europe de l'Est ont financé la consommation en empruntant, stimulant l'appétit pour ce genre d'emprunt. Au premier trimestre 2010, la part des prêts en francs par rapport à l'ensemble des crédits au secteur non-bancaire s'élevait à 34,3% en Hongrie, à 20% en Pologne, à 13,6% en Autriche et à 13% en Croatie, selon les données compilées par UBS.
(afp)