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Economiesuisse rejette la "surréglementation"

Gerold Bührer (centre) a admis qu'il y a eu "ça et là quelques excès en matière de rémunération". [KEYSTONE - Alessandro Della Bella]
Gerold Bührer (centre) a admis qu'il y a eu "ça et là quelques excès en matière de rémunération". - [KEYSTONE - Alessandro Della Bella]
Economiesuisse fait feu de tout bois contre les tendances à l'interventionnisme et la surréglementation. En matière de salaires des managers, l'association patronale s'oppose à l'initiative "contre les rémunérations abusives" et au contre-projet du Conseil fédéral.

Ces dernières années, la bonne santé de l'économie helvétique a reposé sur la concurrence, l'accès aux marchés étrangers, la flexibilité de la législation du travail associée à un partenariat social efficace et une responsabilité fortement décentralisée au niveau de la politique financière, a relevé lundi à Zurich Gerold Bührer, le président d'economiesuisse.

Face aux tendances à l'interventionnisme et à la surréglementation qui se sont développées aussi en Suisse, la politique économique doit privilégier les moteurs de croissance à long terme, a ajouté le président de la Fédération des entreprises suisses. Dans cette optique, il importe d'intensifier les efforts vers une ouverture supplémentaire des marchés et la concurrence.

Quelques excès

Evoquant le débat sur le droit des sociétés anonymes et la rémunération des dirigeants d'entreprises, Gerold Bührer s'est dit favorable à des "solutions ciblées et praticables". Mais elles doivent préserver la liberté des entreprises et une flexibilité maximale.

Certes il y a eu en Suisse "ça et là quelques excès en matière de rémunération", a admis Gerold Bührer. Si la nécessité d'une intervention n'est pas contestée, des cas ponctuels ne doivent pas remettre en jeu l'ensemble d'un système "couronnée de succès". Les entreprises cotées en Bourse assurent, directement ou indirectement, 600'000 emplois et sont à l'origine de 40% du produit des impôts sur les sociétés.

En conséquence, economiesuisse appelle à rejeter la solution visant à considérer, du point de vue fiscal, les bonus à partir d'un certain montant comme partie du bénéfice des entreprises. Combiner des éléments de gouvernance d'entreprise et des instruments fiscaux constitue une atteinte à la liberté contractuelle et aux principes constitutionnels de l'imposition.

ats/cab

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Le franc fort préoccupe

Evoquant la situation de l'euro et l'appréciation du franc, le président d'economiesuisse a répété ses craintes quant à la pérennité de la devise européenne dans sa forme actuelle.

Si l'évolution des cours de change devait encore se détériorer, l'affaiblissement des exportations suisses pourrait prendre des proportions critiques.

Mais il n'existe pas de remède miracle contre l'appréciation du franc.

Des mesures telles que des taux d'intérêts négatifs ou lier le cours du franc à celui de l'euro ne sont pas réalistes.

Pour que l'euro passe de 1,25 à 1,40 franc, la Banque nationale suisse (BNS) devrait acheter de la monnaie européenne pour un montant à trois en chiffres en millions, a noté Gerold Bührer.

Et l'institut d'émission ne dispose pas de suffisamment de fonds propres pour le faire.