Dans son communiqué diffusé vendredi soir, Philip Morris a indiqué que 120 personnes au maximum sur les quelque 1500 employés permanents basés à Neuchâtel sont concernées par le programme de restructuration.
Porte-parole de l'entreprise, Patrick Lagadec a précisé samedi que "le nombre définitif dépendra du résultat de la procédure de consultation ainsi que du nombre d'employés qui optent pour le plan de retraite anticipée volontaire".
Une septantaine d'emplois concernent le département de recherche et développement, a appris l'ATS de source sûre. Pour ces personnes, qui ne sont pas soumises à la CCT, les syndicats n'ont pas été informés à l'avance. "Nous allons voir si nous pouvons réduire la casse au cours de la procédure de consultation", a déclaré samedi Catherine Laubscher, secrétaire régionale d'Unia.
Bonnes conditions de pré-retraites
Pour ce qui est des employés du secteur de production touchés par la restructuration, le syndicat a été pré-informé. Les conditions de départ proposées, notamment de pré-retraites, ne sont pas "inintéressantes" par rapport à d'autres branches, a précisé la syndicaliste.
Outre des retraites anticipées, Philip Morris a annoncé vouloir proposer des soutiens financiers au départ ainsi que des aides professionnelles à la recherche. Il n'empêche, "ce sont de bonnes places de travail qui disparaissent" et "c'est une grosse perte pour le tissu industriel neuchâtelois", a relevé Catherine Laubscher.
Discussions avec le gouvernement
Pour le conseiller d'Etat neuchâtelois en charge de l'économie, Thierry Grosjean, des "discussions franches et ouvertes" ont eu lieu avec les responsables de l'entreprise. "Ce qui était surtout important, c'était de s'assurer qu'après ces mesures prises on n'ait pas d'autres surprises et que le site à Neuchâtel n'est pas compromis", a-t-il déclaré sur les ondes de RTN.
Philip Morris a justifié cette restructuration par une baisse des volumes attendue pour 2011, en particulier des livraisons à destination du Japon ainsi que "par un effort général visant à optimiser notre efficacité", selon Patrick Lagadec. Il a en revanche démenti tout lien avec les négociations actuellement en cours entre la Suisse et l'Union européenne sur un accord de libre-échange agro-alimentaire. Une disposition de ce texte pourrait interdire l'exportation de cigarettes à forte teneur en nicotine.
La restructuration annoncée vendredi ne concerne pas les autres sites suisses du cigarettier, a encore assuré le porte-parole. La firme américaine compte quelque 3000 employés sur le territoire helvétique.
ats/jzim