WEF 2011: le cycle de Doha se terminera en juillet

Ils se sont fixés une feuille de route pour y parvenir. "Tous les participants ont souligné qu'il faut une accélération et que l'on ne peut pas rater la fenêtre politique que représente l'année 2011", a indiqué le ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann lors d'un point de presse.

L'absence d'élections dans les grands pays comme les Etats-Unis ou le Brésil ainsi qu'au niveau de la Commission européenne offre une occasion qui ne devrait pas réapparaître rapidement. Plusieurs acteurs décisifs, tels que les Etats-Unis, l'Union européenne, le Japon, le Brésil, la Chine et l'Inde ont pris part à la réunion de samedi.

Prochain délai: avril

Afin de parvenir à un résultat, les 24 ministres se sont mis d'accord sur le besoin de terminer les négociations sur les textes dans tous les domaines d'ici avril afin de d'obtenir un "paquet" au mois de juillet. La finalisation des accords et les derniers détails pourraient ainsi être réglés d'ici à la prochaine conférence ministérielle des 153 pays membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en décembre à Genève.

Lancées il y a dix ans, les négociations sont en panne depuis plus de deux ans: les pays en développement s'opposent à une large ouverture de leur marché pour les produits industriels, exigée par les pays développés en échange de concessions sur l'agriculture.

"Un accord est possible"

"La rencontre a été très constructive. Il y a un signal fort que tous sont prêts à faire des concessions. Mais cela demandera beaucoup de travail et le temps presse. La Suisse fera tout son possible pour que le cycle de Doha se termine avec succès", a commenté Johann Schneider-Ammann. "Si nous accélérons sérieusement le rythme des négociations, un accord est possible", a de son côté déclaré le secrétaire général de l'OMC Pascal Lamy, également présent à la conférence de presse.

 Le cycle de Doha a été abordé à plusieurs reprises durant les quatre jours de débats davosiens. Vendredi soir, la chancelière allemande Angela Merkel et le premier ministre britannique David Cameron étaient déjà montés au créneau pour souligner la nécessité de finaliser les accords avant la fin de l'année.

Les crises tunisienne et égyptienne évoquées

Les mouvements de contestations sans précédents qui gagnent le Maghreb ont également été évoqués lors du WEF samedi. Les pays d'Afrique du Nord font tous face au "tsunami démographique" de leurs jeunes générations, qui ne pourra être endigué que par des réformes démocratiques, a déclaré le Premier ministre suédois Carl Bildt, samedi à Davos.

Dans une conférence de presse organisée dans le cadre du WEF, il a souligné que tous les pays de la région auraient à trouver des moyens de répondre au mieux aux attentes de leur jeunesse frustrée.

"Il y a un tsunami démographique au sud de la Méditerranée qui ne peut être maîtrisé avec le temps qu'en soutenant des réformes démocratiques et économiques", a déclaré Carl Bildt. "32% de la population de l'Egypte a moins de 15 ans. L'âge moyen est de 23 ans. Si vous comparez avec la Tunisie, les chiffres correspondants dans ce dernier pays sont de 23 pour cent et 29 ans", a-t-il fait valoir.

"Ce sont des sociétés extrêmement jeunes. Leurs demandes en termes d'emploi et de perspectives pour l'avenir ne peuvent être comblées par des systèmes qui sont perçus comme fermés, que ce soit en termes politiques ou en termes économiques", a-t-il poursuivi.

"Ce processus est prévisible dans tous les pays de la région, d'une manière ou d'une autre. Ils sont très différents mais le tsunami démographique est quelque chose qu'ils ont tous en commun".

ats/cht