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Nouvelle hausse marquée du franc "peu probable"

Philipp Hildebrand se montre plutôt confiant. [Lukas Lehmann]
Philipp Hildebrand se montre plutôt confiant. - [Lukas Lehmann]
Le président de la Banque nationale suisse, Philipp Hildebrand, estime que "le danger de voir le franc s'apprécier à nouveau de manière marquée est limité". Ce pour autant que l'Europe retrouve la stabilité.

"Les marchés suisses des obligations, des actions et de l'immobilier sont restreints", a déclaré Philipp Hildebrand dans un entretien paru dimanche dans l'hebdomadaire alémanique Sonntag. C'est pourquoi la demande en franc suisse ne se manifeste pas dans des investissements réels, mais principalement sur le marché des produits dérivés.

Il s'agit donc en majeure partie d'investissements temporaires, selon le président de la BNS. "L'expression 'havre de sécurité' est donc trompeuse. On devrait plutôt parler de 'havre temporaire', de petite crique qui offre une protection contre la tempête, mais n'est pas un port permanent muni de toutes les infrastructures nécessaires."

Conserver une politique monétaire indépendante

Philipp Hildebrand a par ailleurs souligné que la BNS n'est pas autorisée à lier le franc suisse à l'euro. "Si nous prenions une telle décision, nous n'aurions plus de politique monétaire indépendante." Or, l'indépendance de la politique monétaire est imposée par la constitution.

Pour la Suisse, conserver sa monnaie à long terme est possible, "si l'environnement est, comme chez nous, orienté sur la stabilité. C'est pourquoi il est important, pour la Suisse aussi, que l'Europe retrouve une culture de stabilité, aux niveaux monétaire, fiscal, démographique et politique", a indiqué le banquier central.

Régulation des banques bienvenue

Philipp Hildebrand est aussi revenu sur les nouvelles régulations des banques "trop grandes pour faire faillite", qui sont en passe de voir le jour. A ses yeux, ces règles sont bonnes car elles réduisent fortement le risque de voir à nouveau l'Etat forcé à secourir une grande banque.

De plus, la solution proposée au problème des établissements 'too big to fail' améliore la compétitivité de la place financière suisse, a dit Philipp Hildebrand, répondant aux critiques des banques, qui craignent précisément le contraire. "Le monde a changé", a-t-il souligné. "Je suis persuadé que dans cinq ans les institutions financières les mieux capitalisées seront aussi les mieux cotées par le marché."

ats/jzim

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