Adecco a vu son bénéfice net rebondir à 543,3 millions de francs l'an dernier, contre 10 millions seulement en 2009. Le chiffre d'affaires du numéro un mondial du placement de personnel a progressé de 26% pour s'inscrire à 23,89 milliards, a annoncé jeudi le groupe sis à Chéserex et dont le siège administratif est basé à Glattbrugg (ZH). La croissance organique, soit hors acquisitions, désinvestissements et impact des taux de change, s'est inscrite à 12%.
Après un exercice 2009 marqué par la récession, "l'année 2010 a constitué un bon exercice pour Adecco. La plupart des marchés ont renoué avec une croissance à deux chiffres", a commenté son patron, Patrick De Maeseneire. Les affaires ont évolué de manière favorable dans le secteur du placement de personnel pour l'industrie notamment.
En France et en Amérique du Nord, marchés sur lesquels Adecco réalise près de la moitié de son chiffre d'affaires, les revenus ont progressé de respectivement 16% à 7,15 milliards de francs et 56% à 4,6 milliards. Au Royaume-Uni et en Irlande, ils ont bondi de 72% à 2,08 milliards. En revanche, les ventes ont fléchi de 3% à 1,77 milliard au Japon.
Les actionnaires en profiteront
Le résultat d'exploitation s'est lui aussi envolé, passant en l'espace d'un an de 83 à 854 millions de francs. Outre de meilleures affaires, l'amélioration reflète aussi la discipline dont le groupe aux origines franco-suisses a fait preuve en matière de gestion des coûts.
Les actionnaires bénéficieront de la bonne performance du groupe, le conseil d'administration leur proposant de porter le dividende de 0,75 à 1,10 franc par action au titre de l'exercice 2010. La tendance est aussi favorable pour le début de 2011 avec une augmentation du chiffre d'affaires de 17% en janvier sur un an.
ats/vkiss
Adecco dans la tourmente en Norvège
La direction du groupe suisse Adecco, numéro un mondial du travail intérimaire, a promis jeudi un grand nettoyage au sein de sa filiale norvégienne, accusée de multiples violations du code du travail.
Plusieurs municipalités norvégiennes ont décidé de ne pas renouveler leur contrat avec la branche santé d'Adecco Norvège depuis que les médias ont mis à jour fin février les conditions de travail illégales de ses employés dans des centres de soin qui recourent à ses services.
Dans une clinique d'Oslo, Adecco aurait laissé ses intérimaires travailler jusqu'à 84 heures par semaine sans rémunération des heures supplémentaires, certains employés dormant même dans les caves souterraines de l'établissement.
Alors que des élections locales sont prévues en septembre, l'affaire a pris une tournure politique en Norvège, où gauche et droite s'opposent frontalement sur l'opportunité de privatiser les prestations de soins. L'Inspection du travail norvégienne a demandé à la police d'ouvrir une enquête et le directeur de la branche santé, Baard Kristiansen, a d'ores et déjà présenté sa démission.
afp/olhor