Dans un communiqué publié vendredi, Nespresso dit vouloir
"prendre les mesures appropriées pour défendre sa propriété
intellectuelle" - en l'occurrence des brevets - mais "ne fera aucun
commentaire à ce stade, étant donné que l'affaire est encore en cours devant
les tribunaux". Selon le Tribunal administratif de Zurich, Nestlé/Nespresso
peuvent encore faire recours jusqu'au Tribunal fédéral.
Le 10 février dernier,
le Tribunal administratif de Saint-Gall avait prononcé une mesure superprovisionnelle
interdisant au discounter Denner de vendre les dosettes produites aux Grisons
par la société Alice Allison. La cour avait souhaité examiner de manière
approfondie le dossier avant de trancher.
Avec son verdict, qui rejoint celui du tribunal zurichois
même si les deux plaintes sont indépendantes et concernent deux procédures
différentes, Denner peut ainsi reprendre la vente de ses dosettes meilleur
marché que celles commercialisées par Nespresso. Il pourra même y faire
figurer, mais seulement en petites lettres, la mention "compatible avec
machines Nespresso".
Reprise de la fabrication
Du coup, la production des dosettes fabriquées par le groupe
Alice Allison à Grono (GR), également suspendue par la mesure
superprovisionnelle prononcée à St-Gall, peut reprendre. A la suite de cette
décision, les 25 employés - direction comprise - de l'usine avait été
licenciée. Ces employés ont d'ores et déjà été contactés et rappelés, a dit
vendredi à l'ATS le directeur Michele Orsi.
Denner, de même que des associations de consommateurs, ont
également fait part de leur grande satisfaction suite à la décision du
tribunal. Le discounter compte reprendre progressivement la vente des capsules
Alice Allison (ou NexPod) dans les trois semaines à venir.
ats/cht
Le conflit continue
Avec ses dosettes, Denner est l'un des concurrents directs de Nespresso aux côtés du groupe américain Sara Lee et du suisse Ethical Coffee Company (ECC). Tous sont persuadés d'avoir trouvé le moyen de contourner les brevets déposés par Nestlé.
La guerre des dosettes de café compatibles pourrait connaître une nouvelle flambée, avec l'arrivée en automne de ECC, qui distribue déjà en France ses capsules compatibles Nespresso.
ECC, qui distribue déjà ses capsules en France et prépare leur vente en Suisse, fait aussi l'objet d'une plainte pour violation de brevet.
ECC a saisi en février le gendarme de la concurrence dans le cadre d'une guerre que se livrent le géant Nestlé et ses concurrents; il pourrait faire appel à Coop pour vendre ses capsules, avait indiqué une source proche du dossier.