"Nespresso a décidé de poursuivre la défense de sa propriété intellectuelle. Un recours est donc en préparation", déclare samedi dans les colonnes de "La Liberté" Pascal Hottinger, directeur de l'entreprise pour la Suisse. Coup sur coup, le Tribunal de commerce de Zurich puis celui de St-Gall ont rejeté en février puis début mars des plaintes de Nestlé et Nespresso déposées contre Denner.
La multinationale de Vevey (VD) et sa filiale estiment que le discounter et son producteur de capsules de café Alice Allison ont violé leur brevet en vendant des dosettes compatibles avec les machines Nespresso. "Nous sommes convaincus de notre bonne foi", déclare Richard Girardot, directeur de Nespresso, dans une interview accordée au "Temps". Tout en précisant "que nous devrons aussi évaluer si l'option juridique n'a pas plus d'inconvénients que d'avantages en terme d'image."
Expiration de brevets en 2012
D'autant plus qu'en 2012 des brevets importants arriveront à expiration. "Sur le plan juridique, la situation sera différente, c'est clair", reconnaît Richard Girardot. Qui assure qu'il n'entend pas pour autant utiliser des moyens techniques pour bloquer l'accès des machines à café aux seules capsules Nespresso.
"L'option existe. Mais actuellement ce n'est pas notre position. Nous ne sommes pas sur la défensive. Notre entreprise est orientée sur l'innovation et l'offensive", affirme le patron de Nespresso. Qui dit vouloir surtout miser sur la qualité du café. "C'est cela notre préoccupation première aujourd'hui, bien au-delà des questions de brevets".
Concurrents à l'affût
Avec ses dosettes, sur lesquelles il peut faire figurer en petites lettres la mention "compatible avec machines Nespresso", Denner est l'un des concurrents directs de la filiale de Nestlé aux côtés du groupe américain Sara Lee et du suisse Ethical Coffee Company (ECC). Tous sont persuadés d'avoir trouvé le moyen de contourner les brevets déposés par Nestlé.
"Nous menons des actions différentes contre chacun d'entre eux", indique Richard Girardot. "Nous ne les avons pas tous attaqués selon le même schéma ni sur les mêmes sujets". De son côté, ECC, qui distribue déjà ses capsules en France et prépare leur vente en Suisse, a contre-attaqué en saisissant la Commission de la concurrence (Comco), qui ne s'est pas encore prononcée.
ats/nr