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Le FMI veut surveiller les effets des révoltes arabes

Les représentants des Etats membres du FMI, dont E. Widmer-Schlumpf et J. Schneider-Amman pour la Suisse, étaient présents à Washington.
Les représentants des Etats membres du FMI, dont E. Widmer-Schlumpf et J. Schneider-Amman pour la Suisse, se sont rencontrés ce week-end à Washington.
Les 187 États membres du Fonds monétaire international (FMI) ont demandé samedi à Washington de prêter une "attention particulière" aux répercussions économiques des révolutions arabes. Eveline Widmer-Schlumpf a elle obtenu le soutien de l'"Helvétistan".

"Les répercussions économiques immédiates des événements tragiques au Japon et des développements dans certains pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord demandent une attention particulière", a déclaré samedi le Comité monétaire et financier international (CMFI), instance qui détermine les orientations politiques du FMI.

Le CMFI a été touché dans sa chair par le "printemps arabe". Il était en effet présidé jusqu'en février par le ministre des finances égyptien, Youssef Boutros-Ghali, qui a dû démissionner après avoir été limogé par Hosni Moubarak, qui devait lui aussi quitter le pouvoir une semaine après sous la pression populaire.

L'après-révolution en Egypte et en Tunisie et l'aide à d'autres pays arabes, dont les populations réclament de meilleures perspectives économiques, ont été longuement discutés à Washington. Le FMI a été chargé d'une évaluation économique dans le cadre d'un "plan d'action commun" de cinq institutions internationales d'aide au développement pour l'Afrique du Nord, le Proche et Moyen-Orient.

D'après des projections, les pays arabes importateurs de pétrole devraient afficher en 2011 une croissance autour de 2%, très insuffisante par rapport à leur croissance démographique, dans un contexte de prix de l'énergie et de l'alimentation élevés.

Combler l'absence de touristes

"Des sources de revenus, par exemple le tourisme, pourraient être moins élevées qu'elles ne l'étaient en 2010", a souligné le directeur général du FMI, le Français Dominique Strauss-Kahn. D'autres pays sont venus dire qu'ils étaient touchés à leur façon. Le Tchad a déploré les conséquences du conflit chez son voisin, la Libye.

Le FMI s'est dit prêt à intervenir rapidement dans tous les pays qui le lui demanderont, en particulier la Tunisie et l'Egypte.

L'institution, qui a envoyé des fonctionnaires à Tunis et au Caire, en est au stade de l'évaluation. Les délégations tunisienne et égyptienne à Washington ont cherché d'abord d'autres financements. La Tunisie, qui négocie avec diverses sources, n'a "pas encore de besoins de financement supplémentaires qui devraient être satisfaits par le Fonds", a expliqué le directeur du FMI pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Masood Ahmed.

L'Egypte consulte "avant de prendre une décision définitive pour savoir si elle a besoin d'un financement de notre part", a-t-il ajouté. "Nous pouvons bâtir ensemble un avenir meilleur pour ces pays. Et ce n'est pas seulement important pour l'Egypte et la Tunisie, c'est important pour le monde entier parce que cet exemple est un exemple qui va avoir beaucoup de répercussions", a affirmé Dominique Strauss-Kahn.

ats/vkiss

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La Suisse devrait garder son siège au FMI

La Suisse était représentée à Washington par la cheffe du Département fédéral des Finances, Eveline Widmer-Schlumpf, le ministre de l'Economie, Johann Schneider-Ammann, et le président de la direction générale de la Banque nationale, Philipp Hildebrand. Berne veut défendre son siège au conseil d'administration du FMI au nom du groupe surnommé "Helvétistan".

Outre la Suisse, la Pologne, la Serbie, le Tadjikistan, le Kirghizistan, le Turkménistan, l'Azerbaïdjan et le Kazakhstan en font partie. Après des rencontres avec les représentants de ces pays, la Suisse a confirmé son intention de défendre son siège au Conseil exécutif du FMI, une position appuyée par ses partenaires dans son groupe, a indiqué samedi à l'ATS le porte-parole de l'ambassade suisse.

Eveline Widmer-Schlumpf s'est également entretenue à Washington avec plusieurs de ses homologues lors de discussions bilatérales, notamment avec les ministres des Finances polonais et serbe. La Suisse étudie enfin la possibilité d'instaurer dans son groupe une présidence à deux, la Suisse accompagnée par exemple par la Pologne.