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Les ménages craignent de ne pas pouvoir épargner

10 produits de consommation courante ont été suivis dans trois supermarchés. [Matty Symons]
Les consommateurs sont inquiets au sujet de l'évolution des prix. - [Matty Symons]
Les ménages de Suisse se montrent un peu moins confiants ce printemps, n'étant pas certains de pouvoir épargner ces prochains mois. Ce doute a fait tomber l'indice du climat de consommation du SECO à -1 point en avril contre encore +10 points en janvier.

La 155e enquête du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO), publiée mardi, a été réalisée par téléphone auprès de 1100 ménages.

"Les résultats sont particulièrement contrastés", selon Bruno Parnisari, chef du secteur conjoncture. Globalement, les consommateurs sont plutôt optimistes au sujet de la conjoncture et du marché du travail. Leur impression quant à la sécurité de l'emploi s'est ainsi fortement améliorée, grimpant de -45 à -23.

Craintes sur les prix de l'énergie

Les ménages sont toutefois plus inquiets au sujet de l'évolution prix, qu'ils prévoient à la hausse, comme le montre le sous-indice de leur opinion sur le renchérissement, qui passe de +40 à +69. Selon Bruno Parnisari, plusieurs éléments de l'actualité récente ont pu contribuer à ce sentiment d'insécurité. Aux nouvelles hausses des primes d'assurance maladie se sont ajoutées des craintes sur les prix de l'énergie (débat sur les centrales nucléaires, cours du pétrole).

Les ménages entrevoient aussi que les taux d'intérêts hypothécaires ne resteront pas bas éternellement. Du coup, même s'ils sont optimistes sur la conjoncture et l'emploi (donc sur leurs revenus), les consommateurs ne sont pas sûrs de pouvoir mettre de l'argent de côté (à cause du renchérissement). Leur jugement sur la possibilité d'épargner chute de +30 à -9.

Perspectives toutefois favorables

La consommation des ménages, l'une des grandes composantes de la conjoncture suisse, est restée robuste jusqu'ici. Sa solidité sera particulièrement importante ces prochains mois pour que le marché intérieur reste en bonne voie, si la marche des affaires venait à se détériorer du côté des entreprises exportatrices.

En formulant ses prévisions conjoncturelles pour 2011 en mars dernier, le SECO se montrait optimiste pour la consommation et estimait que la robustesse de la conjoncture intérieure donnait lieu à des perspectives favorables. Il a amélioré sa prévision de hausse du produit intérieur brut (PIB) suisse de +1,5% à +2,1%.

Cette prévision n'est pas affectée par l'altération du climat de consommation constatée en avril, a noté mardi Bruno Parnisari. La tendance à épargner par précaution existe certes, parfois, en période tendue. Mais entre cette prise de température printanière du moral des gens et leur décision finale d'acheter ou non, beaucoup d'autres influences viendront mettre leur grain de sel.

ats/jzim

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