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La comparution de Strauss-Kahn repoussée

Dominique Strauss-Kahn a quitté le commissariat de Harlem menottes aux poignets. [KEYSTONE - Craig Ruttle]
Dominique Strauss-Kahn a quitté le commissariat de Harlem menottes aux poignets. - [KEYSTONE - Craig Ruttle]
Le patron du FMI Dominique Strauss-Kahn, accusé d'agression sexuelle à New York, devrait comparaître ce lundi en audience préliminaire devant un tribunal pénal de Manhattan. Dimanche, l'audience avait été reportée, le temps de procéder à des examens corporels médico-légaux.

"Notre client a volontairement consenti à un examen scientifique et médico-légal ce soir à la demande du ministère public et compte tenu de l'heure nous avons convenu de reporter la lecture de l'acte d'accusation à demain (lundi) matin", a dit l'avocat William Taylor. Il a ajouté que Dominique Strauss-Kahn "était fatigué mais qu'il allait bien".

Menotté

Le patron du Fonds monétaire international (FMI) a quitté, les mains menottées dans le dos et escorté par deux policiers, le commissariat de Harlem où il est interrogé par les enquêteurs de l'unité spéciale (Special Victims Unit) de la police de New York depuis samedi soir. Dominique Strauss-Kahn, vêtu d'un manteau noir, est sorti du bâtiment en gardant les yeux fixés devant lui, sans montrer le moindre signe de reconnaissance en direction des caméras de télévision et des photographes. Il est monté dans une voiture grise.

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La police a fourni des informations contradictoires concernant la destination vers laquelle il devait être conduit. On ignore s'il a été emmené au dépôt du palais de justice de Manhattan ou a été conduit dans un hôpital pour y subir des examens corporels médico-légaux.

Suivant la procédure pénale américaine, l'audience préliminaire, qui intervient habituellement dans un délai de 24 heures après l'établissement des charges, est la première comparution d'un accusé devant la justice. A cette occasion, l'accusé présente le choix de sa défense, soit il plaide coupable, soit il plaide non coupable des faits qui lui sont reprochés. DSK plaidera non coupable.

Formellement identifié

Dominique Strauss-Kahn est accusé d'avoir agressé une femme de chambre âgée de 32 ans dans la suite qu'il occupait à l'hôtel Sofitel de Manhattan. Interrogé depuis samedi soir, il a été formellement identifié par la plaignante lors d'une présentation parmi plusieurs autres personnes.

A Washington, la réunion du conseil d'administration du FMI pour discuter de l'arrestation de son directeur général a été reportée en attendant les développements de l'enquête menée par la police de New York. "La réunion d'information informelle prévue du conseil d'administration a été retardée dans l'attente de nouveaux développements à New York", a dit William Murray, porte-parole de l'institution. La déclaration ne précise pas quand cette réunion du conseil d'administration se tiendra.

Réactions de toutes parts

Par ailleurs, les réactions continuent à tomber. En France, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a considéré lundi que l'arrestation aux Etats-Unis de Dominique Strauss-Kahn était "très certainement un évènement de très grande portée pour lui-même et sa famille, ensuite pour le parti socialiste et également pour l'image de la France au FMI, dont Dominique Strauss-Kahn est le directeur général".

C'est un "coup de tonnerre", avait reconnu dimanche la première secrétaire du Parti socialiste Martine Aubry, qui avait appelé "à attendre la réalité des faits, à respecter la présomption d'innocence et puis à tous à garder la décence nécessaire".

Le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé s'est inquiété lundi pour l'image de la France. "C'est vrai qu'imaginer que cette image passe en boucle dans le monde entier est évidemment un sujet. On est tous les uns et les autres sous le coup du caractère vraiment très important, très grave de cette affaire".

La presse sous le choc

La ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet s'est dit lundi matin "très surprise de voir à quelle vitesse en France on court à la conclusion politique. On ne parle par exemple quasiment pas de la présumée victime. Et puis il y a déjà une victime avérée (...) qui est la France, parce que quand même, l'image de la France, je n'ai pas lu la presse internationale ce matin, mais ça doit pas être formidable".

Quant à la presse, elle est sous le choc lundi. Elle s'interroge sur les conséquences du scandale pour le Parti socialiste et la présidentielle de 2012 (lire Dominique Strauss-Kahn).

ats/vkiss

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L'arrestation de DSK fait chuter l'euro

L'euro était en baisse lundi matin sur les marchés des changes en Asie, les investisseurs craignant que l'arrestation du patron du FMI Dominique Strauss-Kahn ce week-end à New York complique les efforts pour régler la crise de la dette en zone euro. L'euro valait 1,4056 USD à Tokyo lundi matin, contre 1,4108 USD à New York vendredi soir. Face au yen, la devise européenne s'est repliée à 113,61 yens contre 113,99 yens.

Les déboires judiciaires du directeur général du Fonds monétaire international risquent de compliquer les efforts pour régler la crise de la dette en zone euro et notamment pour discuter d'une nouvelle aide à la Grèce, dossiers dans lesquels Dominique Strauss-Kahn s'est particulièrement investi, notent les analystes. Le patron du FMI ne participera pas lundi à Bruxelles à une réunion importante sur la Grèce des ministres des Finances de la zone euro. Il sera remplacé par une directrice générale adjointe chargée de l'Europe, Nemat Shafik, a annoncé à Washington l'institution.