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Glencore est entré en Bourse avec succès

Le siège de la société Glencore se trouve à Baar dans le canton de Zoug.
Le siège de la société Glencore se trouve à Baar dans le canton de Zoug.
Glencore a fixé à 530 pence par action le prix de son entrée en Bourse à Londres et à 66,53 dollars de Hong Kong dans l'ex-colonie britannique. L'opération, qui a permis de lever 10 milliards de dollars (8,8 milliards de francs), valorise le géant zougois des matières premières à 59,2 milliards de dollars.

Dans un communiqué publié jeudi, le groupe établi à Baar a précisé avoir placé "avec succès" auprès d'investisseurs institutionnels et privés un total de plus de 6,92 milliards d'actions ordinaires, soit 16,9% de son capital-actions.

Le placement simultané à Londres comme marché principal et Hong Kong en tant que place de négoce secondaire a constitué une première mondiale.

Montant record à Londres

En tenant compte de l'option de surallocation de 10%, l'entrée en Bourse de la multinationale zougoise devrait se monter à 11 milliards de dollars. Il s'agit d'un montant record sur la place de Londres, supérieur aux 10,6 milliards de dollars levés en 2006 par le groupe pétrolier russe Rosneft.

Pour mémoire, la plus grosse entrée en Bourse d'une société européenne est celle du du groupe énergétique italien Enel en 1999 avec un montant de 17,4 milliards de dollars. Elle est suivie par celle de l'opérateur téléphonique allemand Deutsche Telekom en 1996, d'un montant de 20 milliards de DM (16 milliards de francs).

Investisseurs suisses

Près du tiers de l'offre, soit 31% des actions pour un montant de 3,1 milliards de dollars, a été placé auprès d'une douzaine "d'investisseurs clefs". Parmi ceux-ci figurent notamment les banques UBS, Credit Suisse et Pictet & Cie. Le numéro un bancaire helvétique et l'établissement genevois ont investi 100 millions de dollars chacun, le Credit Suisse 175 millions de dollars.

Le premier jour de négoce officiel des titres Glencore a été fixé au mardi 24 mai à la Bourse de Londres et le lendemain à celle de Hong Kong. Les actions du groupe zougois devraient faire directement leur entrée dans l'indice Footsie-100 des valeurs vedettes du marché de la City, une première depuis 25 ans.

Dans le cadre de transactions restreintes sur le marché de la City, l'action du groupe zougois a ouvert dès jeudi matin en hausse par rapport au prix d'émission. "L'offre de Glencore a profité d'un intérêt substantiel de la part des investisseurs dans le monde entier et a été largement sursouscrite", a de son côté commenté le patron du groupe, Ivan Glasenberg, cité dans le communiqué. Elle apporte à la société "une base d'investisseurs de grande qualité, diversifiée et géographiquement étendue".

Expansion en vue

L'opération devrait aussi faire des dirigeants qui contrôlent l'entreprise des multimillionnaires, du moins sur le papier. La part d'Ivan Glasenberg vaut ainsi à elle seule 10 milliards de dollars.

Les fonds levés dans le cadre de l'entrée en Bourse vont permettre au groupe d'assouvir ses appétits de développement. Glencore pourra relever de 50,7% à 93% sa participation dans le producteur kazakhe de zinc Kazzinc, financer d'autres investissements sur trois ans et réduire sa dette.

Ses actionnaires vont être gratifiés dès cette année d'un dividende supérieur à 1 milliard de dollars.

ats/nr

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Un géant des matières premières très discret

Partie de presque rien, la société fondée en 1974 par Marc Rich fait aujourd'hui figure de géant des matières premières, avec un bénéfice net hors exceptionnels de 3,8 milliards de dollars l'an passé et un chiffre d'affaires de 145 milliards. Elle compte 55'000 employés.

Si l'entrée en Bourse va accroître la marge de manoeuvre financière de Glencore, elle va aussi mettre un terme à près de 40 ans de très grande discrétion. A mi-avril, le groupe a dévoilé l'identité des personnes proposées au conseil d'administration, parmi lesquelles figurent notamment Ivan Glasenberg, le chef des finances, Steven Kalmin ainsi que le directeur général de BP Anthony Hayward.

Sur les trois premiers mois de 2011, Glencore a indiqué avoir "continué de bénéficier de l'amélioration des conditions de marché". Cette situation devrait se poursuivre au deuxième trimestre, où la demande en matières premières devrait demeurer soutenue malgré le séisme et le tsunami au Japon ainsi que les troubles politiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.