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Christine Lagarde favorite à la succession de DSK

L'attention se focalise toujours plus sur Christine Lagarde. [Mehdi Fedouach]
L'attention se focalise toujours plus sur Christine Lagarde. - [Mehdi Fedouach]
La Française Christine Lagarde est "quasiment intronisée" comme candidate de l'UE pour prendre la tête du FMI en remplacement de Dominique Strauss-Kahn, a indiqué vendredi une source européenne. Le président de la BNS Philipp Hildebrand n'est lui pas en lice.

Deux jours après la démission de Dominique Strauss-Kahn, le poste de directeur général du Fonds monétaire international suscite déjà toutes les convoitises. Le conseil d'administration du FMI se réunit vendredi pour évoquer le renouvellement de sa direction.

John Lipsky, qui occupe la fonction par intérim, a refusé de commenter la "longue liste de noms" qu'il a lus "dans la presse". Il a aussi refusé de dire combien de temps cela prendrait. Le Fonds a par ailleurs publié sur l'internet une fiche technique intitulée: "Le processus de sélection du directeur général", un poste "vacant".

En attendant, il semble que la ministre française de l'Economie Christine Lagarde pourrait être la personnalité du Vieux continent la mieux placée. Une source européenne a estimé qu'elle était déjà presque intronisée et que des signaux en ce sens seraient donnés lors de la réunion du G8 la semaine prochaine à Deauville. La politicienne de 55 ans n'a pas souhaité faire de commentaire, tout en se disant flattée par l'intérêt qu'elle suscite.

Christine Lagarde, le meilleur compromis

L'économiste américain Nouriel Roubini a présentée jeudi Christine Lagarde comme le meilleur compromis possible si jamais les Etats membres souhaitent maintenir le poste dans le giron de l'Europe. Elle est très appréciée de ses confrères du G20 et de la zone euro. Seule zone d'ombre, elle est au coeur d'une controverse en France pour sa gestion de l'indemnisation de l'ancien homme d'affaires Bernard Tapie, dans l'affaire de la vente d'Adidas par le Crédit Lyonnais en 1993.

La chancelière Angela Merkel a apporté vendredi son soutien du bout des lèvres à Christine Lagarde, en disant avoir pour elle "une estime particulière".

La porte-parole du président de la Commission européenne José Manuel Barroso a encore jugé vendredi "tout à fait naturel que les Etats de l'UE, les plus grand contributeurs au FMI, se mettent d'accord sur un candidat ou candidate fort et compétent" pour un poste "qui est pour l'Europe et le reste du FMI extrêmement important dans le contexte économique actuel". L'Australie s'est aussi dit prête à soutenir une candidature européenne.

D'autres pistes évoquées

Certains pays de l'UE pourraient toutefois faire de la résistance. Le Premier ministre polonais Donald Tusk n'a ainsi pas exclu, si les conditions s'y prêtaient, de présenter un de ses compatriotes, Leszek Balcerowizc, architecte des réformes polonaises de l'après-communisme et ancien gouverneur de la banque centrale polonaise.

Le nom du St-Gallois Josef Ackermann, président de la Deutsche Bank, a également été cité ici ou là, de même que ceux de l'économiste turc Kemal Dervis et du chef de la banque centrale du Kazakhstan Grigori Martchenko. Le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet dont le nom a été évoqué a indiqué qu'il n'était "pas candidat".

Evoqué par certains médias, le président de la Banque nationale suisse Philipp Hildebrand n'est pas candidat à la succession de Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fonds monétaire international, a indiqué vendredi un porte-parole de l'institut d'émission monétaire, dans une brève déclaration visant à couper court aux rumeurs circulant en Suisse.

La main-mise des Européens sur la direction du FMI, objet jusqu'ici d'un arrangement tacite avec les Américains qui ont celle de la Banque mondiale, est également remise en cause par les pays émergents. La Chine a ainsi estimer que le remplaçant de DSK pouvait être chinois.

agences/boi

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Repères sur le FMI

Le Fonds monétaire international a été créé en 1944.

Selon les indications publiées sur son site internet, l’institution a pour mission d'encourager la coopération monétaire internationale, de veiller à la stabilité financière, de faciliter le commerce international, d'oeuvrer en faveur d'un emploi élevé et d'une croissance économique durable, ainsi que de faire reculer la pauvreté dans le monde.

Les ressources du FMI proviennent de ses 187 États membres. Les versements sont fonction du poids économique relatif de chaque pays.

Les dirigeants des pays réunis au Sommet du G20 en avril 2009 se sont engagés à tripler la capacité de prêt du FMI, qui doit passer de 250 à 750 milliards de dollars.

Seul un pays membre peut emprunter au FMI, s'il est en situation de crise, c'est-à-dire lorsqu'il n'a plus les financements suffisants pour régler ses paiements internationaux.

Actuellement, les principaux emprunteurs sont la Roumanie, l’Ukraine et la Grèce.