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La Loterie romande attire moins de joueurs

Le loto peut devenir addictif. [monregard]
La Loterie romande constate qu'il devient difficile d'attirer les joueurs. - [monregard]
La Loterie romande a réalisé un bénéfice de 200,5 millions de francs l'an dernier contre 192,6 millions en 2009. Cette hausse s'explique par la dissolution de provisions constituées pour faire face à une éventuelle fin du Tactilo. Le revenu brut des jeux recule à 358 millions (-3,6%).

Le tassement du revenu brut des jeux (RBJ), soit les montants misés moins les gains encaissés par les joueurs, est dû avant tout à une fréquence trop faible de gros jackpots aux jeux de tirage Swiss Lotto Plus et Euromillions, a expliqué Jean-Luc Moner-Banet, directeur de la Loterie romande mercredi à la Tour-de-Peilz. "50 millions, ce n'est plus un événement. Pour passionner le public atteint de "jackpotfatigue", il faudrait des gains de 200 millions", a-t-il expliqué.

La concurrence légitime des casinos est en outre toujours plus grande. Autre ombre au tableau, les paris sportifs. Ils continuent à accuser une baisse, notamment en raison des opérateurs illégaux sur internet. Non seulement les joueurs peuvent gagner plus gros par ce biais, mais ils n'ont pas d'impôts à payer, a relevé Jean-Luc Moner-Banet.

Avenir menacé?

Malgré ce tassement des revenus, le bénéfice 2010 a atteint 190 millions, après le record de 192,6 millions en 2009, a poursuivi Jean-Pierre Beuret, président de l'institution. Ce résultat a été augmenté de quelque 10 millions provenant des provisions constituées pour restructurer l'entreprise en cas d'interruption éventuelle de l'exploitation des Tactilo. Avec la confirmation par le Tribunal fédéral en janvier de la légalité de ces distributeurs, des réserves de 30 millions seront dissoutes sur trois ans, a précisé Jean-Pierre Beuret. Un montant supplémentaire de 19,7 millions sera ajouté aux bénéfices des deux prochaines années.

Cependant, si les revenus continuent de fondre à raison de 5% par ans, dans 20 ans la Loterie romande n'existera plus, a averti Jean-Luc Moner-Banet. Il a déploré le corset légal qui empêche l'institution de vivre avec son temps, notamment de proposer rapidement des nouveaux jeux sur internet, par exemple de type web2.0, pour les jeunes adultes.

"Si on ne propose pas de tels jeux de manière responsable, les amateurs vont de toute manière y jouer et ce sans contrôle. Il faut changer complètement notre façon d'être, mais la chose est difficile en raison d'obstacles administratifs, politiques et sociaux", a-t-il souligné.

Changement des bases légales

Après prélèvement de la taxe de 0,5% sur le RBJ destinée à la lutte contre le jeu excessif, le bénéfice de 200,5 millions a été réparti à raison de 5/6 aux organes de répartition cantonaux, soit plus de 166 millions et un 1/6 au sport (33 millions). En 2010, quelque 4000 organismes romands en ont bénéficié, a souligné le directeur. Employant 290 collaborateurs, l'institution a également versé 67,5 millions de commissions de vente à ses 2800 dépositaires. Elle contribue ainsi à la survie du commerce de proximité dans les villes, mais aussi dans les quartiers périphériques et les villages.

Quant aux bases constitutionnelles légales, la situation est en train de se dégager, a souligné Jean-Pierre Beuret. Le Conseil fédéral a opposé un contre-projet à l'initiative des milieux des loteries "pour des jeux d'argent au service du bien commun". Ce texte qui sera cet automne entre les mains du Conseil national a l'avantage de jeter des bases adéquates pour la révision de la législation fédérale sur les jeux d'argent. Si le résultat est satisfaisant, l'initiative pourrait être retirée, a relevé le président de la Loterie romande. Le peuple pourrait être amené à se prononcer sur le nouvel article constitutionnel début 2012.

ats/cab

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Fin des jackpots pour Swisslos

Swisslos, la société de loterie des cantons alémaniques et du Tessin, a dégagé un bénéfice net de 343 millions de francs en 2010. Ce résultat met fin à la série d'augmentation croissante enregistrée ces dernières années, qui avait culminé avec un record de 352 millions en 2009.

Le revenu brut des jeux s'élève à 504 millions de francs pour l'année 2010, indique mercredi Swisslos dans un communiqué.

Une "nette réduction de jackpots Lotto et Euro Millions" a empêché que les 528 millions de francs enregistrés l'an passé ne soient égalés.

Le directeur de Swisslos Roger Fasnacht ajoute qu'une légère lassitude de la part des joueurs a contribué à cette baisse. La société table toutefois sur "une nette croissance du bénéfice" en 2011.

Pour y arriver, elle compte notamment sur un tirage hebdomadaire supplémentaire de l'Euromillion et sur la possibilité de jouer sur internet.

En outre, 43 joueurs de Suisse alémanique, du Tessin et du Liechtenstein ont remporté un voire plusieurs millions. L'un d'entre eux a même décroché le gain le plus élevé de toute l'histoire du Swiss Lotto, avec 35,7 millions de francs.