"Les catastrophes naturelles au Japon, les troubles au Moyen-Orient et en Afrique, auxquels s'ajoute la forte hausse des prix du pétrole, ont réduit considérablement les prévisions de profit du secteur, à 4 millards de dollars", a déclaré le directeur général de l'Iata, Giovanni Bisignani, lors de la réunion annuelle de l'association à Singapour.
L'IATA avait évalué ces bénéfices à 8,6 milliards au début du mois de mars, soit juste avant le tremblement de terre, suivi par un tsunami et la catastrophe nucléaire de Fukushima, au Japon. L'estimation de 4 milliards représente une chute de 78% par rapport aux profits de 18 milliards de dollars réalisés en 2010, année de forte reprise pour le transport aérien après la crise économique.
Peu de marges
Les marges s'élèveraient ainsi à seulement 0,7% pour un chiffre d'affaires attendu de 598 milliards de dollars. "Les gains de rentabilité réalisés au cours de la décennie passée et l'amélioration de la situation économique permettent de contrebalancer le coût élevé du pétrole", a souligné Giovanni Bisignani. "Mais avec des marges limitée à 0,7%, cela laisse peu de protection contre des chocs éventuels".
L'Iata a réévalué de 15% son estimation pour le prix moyen du baril de brut Brent pour l'ensemble de l'année, à 110 dollars contre 96 précédemment. La facture de carburant de l'ensemble des compagnies aériennes va ainsi s'alourdir de 10 milliards, à 176 milliards.
"Le carburant représente désormais près de 30% des coûts du transport aérien, soit plus du double des 13% de 2001", selon l'association. Basée à Genève, l'Iata représente 230 compagnies qui assurent plus de 90% du trafic mondial, mais certains grands acteurs spécialisés dans les vols à bas prix n'en sont pas membres.
agences/vkiss