Publié

Le FMI ciblé par une attaque informatique

Logo du FMI [Saul Loeb]
D'après un expert, l'objectif était d'installer un logiciel espion qui aurait permis à un Etat d'avoir une "présence numérique interne" sur le réseau du FMI. - [Saul Loeb]
Le Fonds monétaire international a été la cible d'une attaque informatique, a annoncé samedi un porte-parole. Il s'est dit dans l'incapacité d'en dire davantage sur cette nouvelle cyber-attaque contre une institution en vue.

"Le Fonds est totalement opérationnel", a simplement ajouté David Hawley, confirmant qu'une enquête était en cours sur cet incident.

D'après un expert en sécurité informatique qui a travaillé avec le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, l'objectif était d'installer un logiciel espion dans le système informatique du FMI qui aurait permis à un Etat d'avoir une "présence numérique interne" sur le réseau. "C'était une attaque ciblée. Le code informatique a été mis au point et diffusé dans ce but", a dit Tom Kellerman, qui travaille pour l'International Cyber Security Protection Alliance.

Intrusion avant l'affaire DSK

L'intrusion aurait lieu avant l'arrestation pour agression sexuelle, le 14 mai dernier, de Dominique Strauss-Kahn, alors directeur général du FMI. A en croire le quotidien du "New York Times", le conseil d'administration du FMI a été alerté mercredi dernier.

Dans un courriel adressé le 8 juin aux employés du FMI, le chef du service d'information, Jonathan Palmer, fait état de transferts suspects de fichiers détectés la semaine précédente. "L'enquête a établi qu'un ordinateur du Fonds avait été compromis et utilisé pour avoir accès à certains systèmes du Fonds", écrit-il.

A la Banque mondiale, "institution-soeur" du FMI, un responsable a indiqué que la connexion avec le FMI avait été interrompue à titre de précaution. Le FMI, qui dispose d'informations sensibles sur les économies de nombreux pays, est une cible évidente pour les pirates informatiques.

ats/vkiss

Publié

Un "Pearl Harbor informatique"

L'intrusion dont les grands réseaux ont été victimes ces derniers temps illustre la menace croissante que représentent les cyber-attaques dans le monde entier.

Auditionné cette semaine au Congrès, le directeur de la CIA - et futur secrétaire américain à la Défense - Leon Panetta a déclaré que "le prochain Pearl Harbor" auquel les Etats-Unis pourraient être confrontés pourrait bien être une attaque informatique qui paralyserait les réseaux d'approvisionnement électrique, les systèmes de sécurité ou bien les systèmes de transactions financières. "C'est une possibilité réelle dans le monde contemporain", a-t-il dit.

Il y a deux semaines, c'est le groupe d'armement et de technologie militaire Lockheed Martin Corp, principal fournisseur du Pentagone, qui annonçait avoir mis en échec une attaque importante contre son système informatique. Citigroup, Sony Corp et Google ont également été attaqués récemment.