La Belgique passe lundi le cap d'une année entière sans réel gouvernement depuis les dernières élections législatives du 13 juin 2010, et ce délai record risque de se prolonger encore longtemps tant les divergences entre Flamands et francophones paraissent profondes.
"Heureusement, depuis le début de la crise politique, l'économie belge a été fermement soutenue par la croissance globale", relève dans une étude un économiste d'ING, Philippe Ledent. "Néanmoins, nous nous attendons à une croissance moindre au second semestre de l'année. Dès lors, continuer à réduire le déficit public deviendra plus ardu", prévient-il.
Vers des mesures d'austérité
Même si la croissance du PIB devrait être de 2,3% en 2011, le "pic" a déjà été atteint et "un refroidissement global de l'activité est probable" lors des prochains trimestres, selon cet analyse. Une croissance économique ralentie limitera la réduction automatique du déficit public.
Dès lors, pour espérer retourner à l'équilibre en 2015, comme la Belgique s'y est engagée, "certaines mesures d'austérités seront essentielles", estime Philippe Ledent. Pour lui, "la pression va donc s'accroître dans les prochaines semaines sur les partis politique pour qu'ils forment un gouvernement".
Des élections ne résoudraient rien
Dès lors, il existe trois issues: soit, et c'est l'option privilégiée par l'étude, les partis parviennent à un accord général, avec sans doute un transfert de compétences supplémentaires vers les régions comme le réclame la Flandre ; soit un gouvernement provisoire est mis en place avec un programme d'austérité limité ; enfin, si les divergences restent trop importantes, des élections anticipées pourraient être convoquées à l'automne.
Ce serait "le pire scénario" car impliquant de nouvelles pertes de temps et un possible abaissement de la note de la Belgique par les agences de notation, selon les économistes. "De plus, de nouvelles élections ne résoudraient probablement pas les problèmes politiques actuels", relève-t-il.
afp/vkiss