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Nouveau plancher de l'euro face au franc

Franc fort [KEYSTONE - Ennio Leanza]
La monnaie européenne souffre toujours de la crise de l'endettement, notamment en Grèce. - [KEYSTONE - Ennio Leanza]
En raison de la crise de l'endettement de la Grèce, l'euro a atteint lundi un nouveau plancher historique par rapport au franc suisse. Il a perdu 0,6% pour descendre à une valeur de 1,2004 franc. Mardi soir, la valeur de l'euro est remontée à 1,2214 franc. Cette situation de franc fort pénalise l'économie suisse.

Le franc suisse a durant les dernières semaines, une nouvelle fois, subi de fortes pressions à la hausse sur les marchés des devises, et cela sur un large front, vis-à-vis de l'euro, du dollar et de beaucoup d'autres monnaies. Selon les experts, il faut s'attendre à ce que le franc continue d'être l'objet d'une forte demande en tant que monnaie refuge.

Les entreprises se serrent la ceinture

Sur les marchés internationaux, la hausse du franc qui perdure depuis plus d'un an signifie pour les entreprises actives en Suisse une lourde perte de compétitivité-prix. Si l'évolution des exportations de marchandises a encore été "remarquablement positive" jusqu'ici, cela est dû dans une large mesure à la vigueur de la demande étrangère, notamment en provenance des pays émergents, des Etats-Unis et de l'Allemagne.

De plus, afin d'amoindrir les conséquences négatives de la hausse du franc, de nombreuses entreprises ont abaissé leurs prix à l'exportation, afin de rester compétitives. Le rétrécissement des marges qui en a résulté signale que ce processus d'adaptation ne pourra pas être renouvelé sans cesse.

Un coup dur pour la conjoncture

L'envolée du franc suisse pèse sur les prévisions conjoncturelles des experts de la Confédération. Si la croissance devrait rester robuste cette année, un ralentissement se dessine pour l'an prochain, selon les chiffres publiés mardi par le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco).

Le groupe d'experts de la Confédération maintient comme scénario le plus probable une accalmie conjoncturelle dans les prochains trimestres. En moyenne annuelle pour 2011, il table néanmoins, comme en mars dernier, sur une "robuste" croissance du produit intérieur brut (PIB), estimée à 2,1%.

Pour 2012, il revoit par contre sa prévision à la baisse en raison de l'affaiblissement du commerce extérieur attendu. Désormais, une prévision de croissance du PIB réel de 1,5% est escomptée, contre 1,9% précédemment.

ats/sbo

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Conséquences probables sur l'emploi

L'évolution économique en Suisse a montré les premiers signes de ralentissement. Au 1er trimestre 2011, la croissance du PIB a été freinée pour la première fois depuis plusieurs trimestres, caractérisés par une forte expansion. De même, certains indicateurs de la marche des affaires ont dénoté un début de retournement.

Dans l'ensemble, les indicateurs conjoncturels actuels ne permettent pas d'entrevoir un fort ralentissement pour les prochains mois; au contraire, ils se montrent compatibles avec une conjoncture encore relativement robuste.

Il se pourrait toutefois que l'amoindrissement des perspectives conjoncturelles se répercute sur le marché du travail. Le taux de chômage pourrait repartir à la hausse dans le courant de l'année prochaine. Le Seco table sur un taux de chômage de 3,1% en moyenne annuelle en 2011 et de 3,3% en 2012.

L'euro stable face aux autres devises

L'euro a en revanche rebondi lundi face au dollar malgré un nouvel abaissement de la note de la dette à long terme de la Grèce par l'agence Standard & Poor's, tandis que le marché des changes s'inquiétait des divergences entre Européens sur la manière d'aider Athènes. Vers 22h00 mardi, la monnaie unique européenne valait 1,4453 dollar contre 1,4348 dollar vendredi à la même heure.

L'euro montait légèrement face à la devise japonaise à 116,28 yens contre 115,22 yens vendredi. Le dollar se stabilisait face au yen à 80,45 yens, inchangé par rapport à vendredi soir. Selon Nick Bennenbroek, de Wells Fargo, la progression de l'euro relève de la "correction", après sa baisse de la fin de semaine dernière, plutôt que du "retournement de tendance".