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La BNS modérément optimiste pour l'économie

Philipp Hildebrand. [Lukas Lehmann]
Philipp Hildebrand reste prudent sur l'avenir de l'économie suisse. - [Lukas Lehmann]
L'économie suisse s'est quelque peu ralentie au premier trimestre 2011, a indiqué jeudi le président de la Banque nationale suisse (BNS) Philipp Hildebrand. Les entreprises continuent à souffrir de la force du franc. En revanche, la situation du secteur bancaire s'est améliorée l'an passé. La BNS maintient son taux directeur inchangé.

L'économie suisse, dont le rythme de croissance s'est quelque peu ralenti au premier trimestre 2011, jouit encore du soutien de la demande intérieure, du moins à "court terme", a indiqué jeudi devant la presse à Berne Philipp Hildebrand, président de la Banque nationale suisse (BNS). Les investissements dans la construction apportent également leur soutien à la dynamique d'ensemble.

Les entreprises suisses continuent à souffrir de la force du franc, qui érode leurs marges. Mais elles compensent cet handicap en profitant toujours de la robustesse de la demande étrangère, estime aussi Philipp Hildebrand.

Les investissements devraient encore croître dans l'industrie des biens d'équipement ces prochains mois, ce qui va continuer à profiter au marché de l'emploi, avec une "demande de main-d'oeuvre qui devrait encore se raffermir".

Le secteur bancaire se reprend

A la faveur de la performance de l'UBS et du Credit Suisse, la situation du secteur bancaire s'est encore améliorée l'an passé, estime par ailleurs la BNS. Même si les banques suisses ont été plus nombreuses qu'en 2009 à boucler dans le rouge, la somme des bénéfices de l'exercice a quand même augmenté de 5,1 milliards de francs, passant à 13,8 milliards.

Les maisons mères des deux grandes banques, UBS et Credit Suisse, ont influé de manière déterminante sur ces résultats. La première a affiché un bénéfice net de 6,1 milliards (7,1 milliards pour l'ensemble du groupe) alors que la seconde a enregistré une perte de 2,7 milliards (contre 5,1 milliards de bénéfice pour l'ensemble du groupe).

Les 24 banques cantonales et les 13 banquiers privés ont vu leurs bénéfices augmenter respectivement de +10,9% et de +4,2%. La catégorie des autres établissements enregistre des bénéfices en hausse de 22,9%.

Le secteur bancaire suisse a continué de profiter de l'affirmation de la reprise économique globale et de la robuste croissance de l'économie helvétique. Les grandes banques ont amélioré non seulement leur rentabilité, mais aussi leur assise en termes de capitaux propres.

Mais une détérioration possible

Bien que la reprise de la conjoncture à l'échelle mondiale se poursuive et que l'économie suisse soit toujours plus productive, la banque centrale ne manque pas de souligner le haut degré d'incertitude et de risques lié à l'environnement économique. Une nouvelle détérioration rapide au cours des douze prochains mois ne peut être exclue.

Le problème de la dette dans les pays à la périphérie de la zone euro joue un rôle important dans les risques qui pèsent sur l'économie mondiale. Parmi les autres facteurs de risques figurent le renchérissement des matières premières à l'échelle mondiale, la fermeté du franc suisse (lire  Marché des changes) et la menace de surchauffe dans le secteur immobilier suisse.

Concernant les deux grands établissements, la BNS souligne que Credit Suisse et UBS doivent continuent d'étoffer la catégorie des fonds propres à même d'absorber les pertes, même s'ils ont accru leur base de capitaux propres réglementaires.

ats/bri

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Taux directeur inchangé

Au vu du haut degré d'incertitude et de risques liés à l'environnement économique (lire en bas de page), la Banque nationale suisse (BNS) maintient en conséquence sa prévision de croissance pour 2011 à 2% . L'inflation cette année est estimée à 0,9%.

Comme attendu, la politique monétaire de la Suisse ne change pas. La Banque nationale suisse (BNS) a maintenu jeudi son taux directeur, le Libor à trois mois, entre 0,0% et 0,75%, avec un taux cible fixé dans le bas de la fourchette, à 0,25%.

La BNS maintient également sa prévision de croissance pour 2011 à 2% (contre 2,1% pour le Secrétariat d'Etat à l'économie, SECO).

En matière d'inflation, la BNS prévoit un renchérissement de 0,9% pour 2011, de 1% pour 2012 et de 1,7% pour 2013.