"Le problème semble s'être accentué là où il était déjà présent, sous une forme atténuée", a indiqué vendredi l'institut d'émission dans un commentaire. L'évolution traduit une polarisation des jugements, dans la mesure où la part des firmes signalant un impact modérément négatif a reculé de moitié à 14%.
Du coup, il ressort qu'au total 73% des entreprises du secteur manufacturier souffrent de la valorisation du franc, face à l'euro et au dollar notamment, contre 79% au trimestre précédent. L'enquête a été menée entre avril et mai.
Les services subissent en revanche nettement moins les conséquences de la vigueur de franc, un phénomène qui dure depuis un an et demi environ maintenant. Pas moins de 57% des firmes de ce secteur moins tourné vers l'exportation se disent en effet épargnées.
Dans la construction, il apparaît même que 22% des acteurs du secteur relèvent un impact positif, une part néanmoins en baisse au regard du début de l'année. Globalement, 70% constatent que le phénomène n'a aucun impact sur leurs activités, selon l'enquête qui rassemble les réponses de 210 entreprises (tous secteurs confondus) à travers le pays.
Le détail des firmes, soit 100 au total, qui notent un impact modérément ou fortement négatif, renvoie principalement à celles qui vivent de l'exportation. La plupart sont confrontées à une réduction des marges bénéficiaires sur leurs principaux marchés (pour deux tiers des entreprises). De plus, elles doivent affronter une baisse des prix de ventes exprimés en francs (pour plus de 40% des firmes).
Cette part d'insatisfaction ressort toutefois en recul par rapport au trimestre précédent, ce qui donne à penser, selon la BNS, qu'une partie d'entre elles sont parvenues à imposer des prix plus élevés en monnaies étrangères. Une pratique qui permet jusqu'à un certain point de compenser l'appréciation du franc, explique la banque centrale.
L'hôtellerie ne souffre pas trop
Les activités les plus affectées sont celles touchant à la chimie, à la métallurgie, au matériel électronique et aux instruments de précision, aux machines, au textile et à l'habillement.
Dans l'hôtellerie, les résultats sont restés stables. Neuf des 18 établissements sondés ont mentionné un impact modérément négatif et deux un impact fortement négatif. Les autres ont dit n'avoir rien ressenti.
Le résultat global de l'enquête laisse apparaître que 48% des firmes interrogées, contre 47% trois mois plus tôt, voient un impact négatif dans la valorisation du franc (24% fortement négatif et 24% modérément négatif). Quelque 37% ne constatent par ailleurs aucun impact important et 15% relèvent un impact positif.
ats/olhor
L'INDUSTRIE CHIMIQUE EN PANNE DE CROISSANCE
Scienceindustries", anciennement Société suisse des industries chimiques (SSIS), juge préoccupante l'évolution économique du premier semestre 2011. La force du franc et la pression mondiale persistante sur les prix des médicaments pèsent sur l'évolution de la plus grande industrie exportatrice de Suisse.
L'association exhorte les responsables politiques à améliorer les conditions-cadres dont bénéficie l'industrie. Par rapport à 2010, les entreprises de "scienceindustries" font état d'une croissance nulle de leurs exportations en 2010, elles avaient enregistré une progression de 6%.
Swatch se plaint de la flambée du franc
La flambée du franc suisse représente actuellement le premier sujet de préoccupation de l'industrie horlogère, selon la présidente de Swatch Group Nayla Hayek. Le franc lourd annule les efforts entrepris, regrette-t-elle dans une interview publiée vendredi.
"Nous travaillons, nous obtenons d'excellents résultats, qui sont ensuite avalés par le franc", explique Nayla Hayek au "Bund" et au "Tages-Anzeiger". De nombreuses places de travail sont menacées en Suisse, avertit-elle. "La situation n'est plus si anodine, nous devons gentiment nous réveiller."
La fille du créateur de Swatch Group Nicolas Hayek, décédé il y a près d'un an, estime qu'il ne lui appartient pas de trouver des solutions. Elle appelle notamment le ministre de l'Economie Johann Schneider-Ammann, ancien administrateur du groupe biennois, à réagir. "Personne n'entreprend quelque chose, les gens semblent paralysés", dénonce-t-elle.
Swatch Group fait actuellement l'objet d'une enquête de la Commission de la concurrence (Comco) au sujet de son projet d'arrêter de livrer des composants horlogers aux autres marques. L'entreprise l'avait contactée car elle voulait s'assurer au préalable qu'il ne s'agissait pas d'un abus de position dominante de sa part.
Selon Nayla Hayek, Swatch reste pour l'heure disposé à approvisionner la concurrence. "Mais nous ne voulons plus travailler avec des partenaires qui annulent leurs commandes en période de crise, mettant en péril des emplois, puis reviennent et demandent pourquoi l'article souhaité ne peut pas être livré."