Ce salon du Bourget - qui se tient tous les deux ans en alternance avec celui de Farnborough en Grande-Bretagne - a culminé jeudi avec une gigantesque commande de la compagnie à bas coûts malaisienne AirAsia pour 200 exemplaires de l'A320 Neo.
Ce contrat, le plus gros jamais passé en nombre d'appareils, illustre le succès de ce moyen-courrier doté de nouveaux moteurs, qui sera livré aux compagnies à partir de 2015 avec la promesse de 15% d'économies de carburant. Il témoigne aussi de la reprise du marché, tiré surtout par le dynamisme du trafic aérien en Asie.
Boeing reste discret
L'américain Boeing a, comme à son habitude, été plus discret concernant ses performances commerciales, annonçant tout de même 142 ventes pour un montant indicatif de 22 milliards de dollars.
Il était venu en force avec son nouveau quadriréacteur 747-8 et le long-courrier 787 Dreamliner, qui doit enfin être livré en août ou septembre à son client de lancement All Nippon Airlines (ANA). Ces appareils ont été présentés aux professionnels sur le tarmac du Bourget mais sont repartis avant l'arrivée du grand public.
Les deux géants, qui se partagent aujourd'hui le marché des avions de plus de cent places, font aussi face à des défis de taille.
Airbus prend du retard
Avant le salon, Airbus a annoncé que deux versions de son futur long-courrier A350 seraient retardées de près deux ans. L'avionneur souhaite notamment améliorer la version la plus grande, l'A350-1000, en l'équipant d'un moteur Rolls-Royce plus performant. Une annonce très mal reçue par le premier client de l'A35O, Qatar Airways, qui a dit publiquement son agacement.
Côté Boeing, aucune décision n'a encore été prise sur l'avenir du moyen-courrier 737, l'avion le plus vendu du monde mais éclipsé par le succès de l'A320 Neo. Et les stratèges de Seattle semblent encore hésiter entre une remotorisation et le lancement d'un tout nouvel avion.
Plaisir des yeux
Pendant ce temps, la concurrence chinoise ou russe affûte ses arguments, et le canadien Bombardier a raflé au Bourget des contrats pour son futur avion de ligne CSeries.
Loin de ces enjeux financiers colossaux, les journées grand public, de vendredi à dimanche, ont aussi fait recette. L'avion de combat Rafale, l'A380, l'avion de ligne le plus gros du monde, un prototype du X3, hélicoptère qui file droit comme un avion, ont assuré le spectacle.
La Patrouille de France a aussi exécuté ses traditionnelles figures, laissant une traînée bleu-blanc-rouge dans le ciel, et bon nombre d'avions anciens, comme le Super Constellation ou le Fouga Magister, ont également effectué des pirouettes.
Solar Impulse fait son show
L'A400M n'a pas pu faire de démonstrations en raison d'un souci de motorisation. Airbus a dû réparé en urgence son A380 de démonstration pour le faire voler, après un accident sur le tarmac dimanche dernier ayant abîmé une des ailes.
Cloué au sol depuis le début du salon, l'avion solaire expérimental Solar Impulse a quant à lui réussi à voler au dernier jour du salon, à la faveur d'une météo radieuse. Invité d'honneur, l'appareil a joué le rôle d'agitateur d'idées en démontrant que l'on peut faire voler un avion sans une goutte de kérosène.
afp/cmen