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Dette américaine: toujours pas d'accord au Congrès

Selon Timothy Geithner, un défaut de paiement des Etats-Unis causerait une crise financière potentiellement plus grave que celle de 2007. [KEYSTONE - Fred Watkins]
Timothy Geithner a annoncé que si aucun accord n'était trouvé au Congrès, les Etats-Unis perdront leur capacité à emprunter le 2 août. - [KEYSTONE - Fred Watkins]
Le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner, a assuré que les Etats-Unis ne feraient pas défaut sur leurs engagements financiers, alors que les négociations entre démocrates et républicains sur le relèvement du plafond sont bloquées. Pour Christine Lagarde, un tel événement aurait des "conséquences déplorables".

 "Les Etats-Unis ne feront pas défaut (...) les dirigeants du Congrès comprennent ça", a déclaré Timothy Geithner lors de l'émission "Meet the Press" de la télévision NBC. Le ministre a répété qu'un accord devait absolument avoir lieu avant le 2 août, date à partir de laquelle le Trésor affirme qu'il ne pourra plus assurer ses engagements vis-à-vis de certains créditeurs sur les marchés.

"Il n'y a aucun moyen (...) de donner plus de temps au Congrès", a ajouté Timothy Geithner. "Il faut un accord (...) il n'y a pas le choix", a-t-il déclaré quelques minutes plus tard dans l'émission "Face the Nation".

Le 2 août, date clé

"Le 2 août, nous perdons notre capacité à emprunter", a assuré le ministre, affirmant que le débat sur un passage en force du gouvernement grâce à un éventuel recours à un amendement de la Constitution n'avait aucun sens, et que le Trésor n'aurait plus aucun moyen d'éviter un défaut passé cette date, contrairement à ce que disent certains économistes ou républicains.

Le président de la Chambre des représentants, le républicain John Boehner, a annoncé samedi qu'il renonçait à trouver un accord global sur la dette américaine avec la Maison Blanche.

Les deux parties tentaient jusque-là de se mettre d'accord sur un plan d'économies budgétaires de l'ordre de 4000 milliards de dollars sur dix ans en échange duquel les républicains consentiraient à relever le plafond légal de la dette publique américaine (14'294 milliards de dollars), qui a été atteint à la mi-mai.

Hausses d'impôts

John Boehner a reproché au gouvernement de maintenir sa volonté de mettre un terme à tout ou partie des réductions d'impôts accordées à la frange la plus riche de la population américaine.

Timothy Geithner a répondu que le président était toujours déterminé à obtenir "l'accord le plus large possible". Le gouvernement est prêt à accepter "des choses très difficiles", a-t-il dit, faisant référence à des coupes dans les dépenses de sécurité sociale, point sur lequel les démocrates ne voulaient initialement rien lâcher.

Cependant, "on ne peut pas demander aux Américains des classes moyennes et aux aînés de supporter à eux seuls le fardeau" du rééquilibrage des finances publiques, a ajouté le secrétaire au Trésor, reprochant aux républicains de vouloir atteindre l'objectif "uniquement en réduisant la dépense".

Il a dit croire "réellement" à "un accord sur les contours d'un ensemble de mesures cette semaine ou d'ici à la fin de la semaine suivante".

agences/mre

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Des "conséquences déplorables", selon Christine Lagarde

La directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, affirme dans un entretien télévisé diffusé dimanche qu'un défaut de paiement des Etats-Unis sur les obligations liées à leur dette aurait des "conséquences déplorables" pour ce pays et le reste du monde.

Dans cet entretien accordé à l'émission "This Week" de la télévision ABC, Christine Lagarde, qui a pris ses fonctions mardi, affirme également que son prédécesseur, Dominique Strauss-Kahn, a fait un "excellent travail" à la tête du FMI.

"Si l'on déroule le scénario complet d'un défaut de paiement, oui, évidemment, on obtient [...] des hausses de taux d'intérêts, des contrecoups énormes sur les Bourses, et des conséquences véritablement déplorables, pas simplement pour les Etats-Unis, mais aussi pour l'économie mondiale dans son ensemble", a estimé Christine Lagarde.

"Cela irait clairement à l'encontre des buts et de la mission du Fonds monétaire international", a-t-elle ajouté, tout en affirmant ne pas imaginer "une seule seconde que les Etats-Unis fassent défaut".