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Exportations toujours en hausse malgré le franc fort

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Près de la moitié des entreprises interrogées ont vu leurs entrées de commandes de l'étranger augmenter, constatent les experts de l'UBS. - [Kacper Pempel]
Malgré le niveau record du franc, l'économie suisse reste sur la voie de la croissance, selon le dernier "outlook" trimestriel d'UBS Wealth Management Research publié mercredi. La banque maintient par conséquent sa prévision de croissance du PIB à 2,7% pour 2011, et de 2,2% pour 2012.

A l'instar de l'institut de recherches conjoncturelles zurichois KOF, qui tablait en juin sur une croissance annuelle de 2,8% du produit intérieur brut (PIB) helvétique en 2011, l'UBS se montre ainsi nettement plus optimiste que la Banque nationale suisse (BNS), le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) ou l'institut BAK Basel, dont les dernières prévisions pour cette année vont de 2 à 2,2%.

Pour ce qui concerne l'inflation en 2011, UBS Wealth Management Research l'évalue à 1%. Quant au taux de chômage, ses économistes le prévoient à 3,2%.

Entrées de commandes de l'étranger en hausse

La chute de l'euro face au franc suisse a été pratiquement continue depuis deux ans.
La chute de l'euro face au franc suisse a été pratiquement continue depuis deux ans.

Près de la moitié des entreprises interrogées ont vu leurs entrées de commandes de l'étranger et leur chiffre d'affaires réalisé à l'exportation augmenter, constatent les experts de l'UBS. Le franc fort a toutefois entraîné une diminution des prix de vente et des marges bénéficiaires.

Dans la plupart des secteurs, la force du franc n'a pas non plus eu d'impact négatif sur le niveau de l'emploi, au contraire. Et la pénurie de spécialistes tend pour sa part à s'aggraver, relève l'UBS.

"La BNS ne peut rien faire"

Selon UBS Wealth Management Research, la force du franc empêche la Banque nationale suisse (BNS) de relever ses taux directeurs. Une hausse ne sera envisageable que lorsque la crise de la dette européenne sera désamorcée et que le franc se sera quelque peu affaibli. Mais, pour l'heure, "la BNS ne peut rien faire contre la force du franc", à part maintenir des taux proches de zéro.

Compte tenu de la réduction de ses capitaux propres, de nouvelles interventions de la BNS sur les devises "sont très improbables", estiment les experts de l'UBS. Selon eux, la récente hausse des taux par la Banque centrale européenne devrait avoir un effet positif sur l'euro.

Et si la situation - en Grèce notamment - se détend, le taux de change devrait remonter à un niveau de 1,25 à 1,30 franc pour un euro, prévoient-ils. Ils n'en recommandent pas moins "de rester vigilant et de se protéger contre le risque éventuel d'une nouvelle réévaluation du franc".

Le franc baisse face à l'euro

Le franc, qui avait atteint mardi un nouveau record à 1,1552 pour un euro, se relâchait mercredi face à la monnaie européenne qui oscillait entre 1,1630 et 1,1720 franc en début d'après-midi. Il a par contre atteint à 15h30 un nouveau plus haut face au billet vert, à 0,8258 franc pour un dollar.

Le 28 juin, précédent plus bas, le dollar avait plongé à 0,8276 franc, perçant pour la première fois le seuil de 0,83 franc. Mardi, la devise suisse s'était fortement appréciée par rapport à l'euro en raison des craintes qui pèsent sur la zone euro où la crise de la dette pourrait s'étendre à d'autres pays, notamment l'Italie.

ats/hof

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