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La Grèce plus qu'à un cran du défaut de paiement

En 2010, les principales agences de notation ont abaissé la note de la Grèce.
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Depuis un an, les principales agences de notation abaissent régulièrement la note de la Grèce. - [vrd]
L'agence de notation Moody's a encore dégradé la note de la dette grecque lundi, en l'abaissant à Ca, soit à un cran du défaut de paiement. Elle juge que le dernier plan d'aide européen implique des pertes "substantielles" pour les créanciers privés.

L'agence de notation Moody's estime que le pays ne sera pas en mesure de rembourser intégralement ses créanciers privés. Selon elle, le nouveau plan d'aide et les échanges d'anciennes obligations grecques contre de nouvelles qui l'accompagnent "induisent que les créanciers privés vont essuyer des pertes".

La note de la dette à long terme de la Grèce est désormais à Ca contre Caa1, précédemment. "Cette dégradation reflète les pertes attendues qu'induit l'échange de dettes", explique Moody's, l'une des trois grandes agences de notation mondiales.

Réexamen prévu

Une fois l'échange entre le vieux papier grec et le nouveau effectué, Moody's indique qu'elle réexaminera la note du pays pour s'assurer qu'elle "reflète le risque associé à son nouveau statut, en incluant de potentielles futures restructurations de la dette".

Pour l'agence, le nouveau plan de sauvetage a certes des avantages pour le pays, comme la baisse des coûts liés à sa dette et une moindre dépendance aux marchés financiers, "mais l'impact sur la réduction de sa dette est "limité", argue-t-elle.

Eviter une contagion

En revanche, le nouveau plan d'aide à la Grèce permettra à la zone euro de contenir le risque de contagion qui aurait pu s'enclencher si Athènes n'avait pu honorer ses échéances de remboursement, avance Moody's.

L'Irlande et le Portugal, deux autres pays en difficulté, vont pouvoir emprunter à des taux bas dans l'avenir. Mais d'après Moody's, pour les créanciers de ces deux pays, rien n'est certain: les points négatifs vont continuer à l'emporter sur les points positifs, ce qui devrait "peser sur leur note", fait savoir l'agence.

Participation du secteur privé

Le nouveau plan de sauvetage de la zone euro prévoit une participation du secteur privé, principalement des banques. Elle se fera via un échange de titres arrivant à échéance jusqu'à 2020 contre le rachat de nouvelles obligations à trente ans.

Les créanciers privés ont différentes options: soit ils refinancent la Grèce avec des titres de maturité plus longue, soit ils maintiennent leur engagement en reprenant des titres de même maturité, ou encore ils échangent leurs titres contre d'autres, à 15 ou 30 ans, en acceptant une décote.

ats/boi/olhor

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Entretiens entre la Grèce et le FMI

Le ministre grec des Finances Evangélos Vénizélos a discuté lundi à Washington avec la directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde et le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner des efforts de son pays pour rétablir son économie.

Une porte-parole du FMI a indiqué à l'AFP en milieu d'après-midi que Evangélos Vénizélos et Christine Lagarde s'étaient rencontrés, sans autre précision sur leurs discussions. Le Trésor des Etats-Unis a indiqué de son côté dans un communiqué que Timothy Geithner avait "salué les progrès déjà réalisés par la Grèce pour renforcer ses finances publiques et a souligné qu'il était nécessaire que ce programme soit poursuivi et entièrement mis en oeuvre".

Les deux hommes ont également discuté de l'accord conclu jeudi "par les dirigeants européens pour renforcer les institutions de la zone euro", a ajouté le ministère. Timothy Vénizélos avait eu de premiers entretiens dans la matinée au siège du FMI, et avait également rencontré Charles Dallara, le directeur général de l'Institut de la finance internationale, lobby bancaire qui a offert un échange de dette à la Grèce pour améliorer l'état de ses finances publiques.

Christine Lagarde a indiqué jeudi s'attendre à ce que la Grèce demande "prochainement" un nouveau prêt au FMI. Le premier, accordé en mai 2010, et d'un montant de 30 milliards d'euros, s'est révélé insuffisant jusqu'ici pour redresser l'économie et les finances publiques du pays.

Lors d'un point de presse lundi, Charles Dallara a rappelé que ce financement était une condition indispensable à l'offre du secteur privé à Athènes..