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Les Etats-Unis au bord du défaut de paiement

Le chef démocrate du Sénat, Harry Reid, a élaboré un plan avec une hausse du plafond de la dette de 2700 milliards de dollars, assortie de réductions budgétaires d'un montant équivalent sur 10 ans.
Le chef démocrate du Sénat, Harry Reid, a élaboré un plan avec une hausse du plafond de la dette de 2700 milliards de dollars, assortie de réductions budgétaires d'un montant équivalent sur 10 ans.
Washington a tenté lundi de rassurer la communauté internationale et les marchés alors que le défaut de paiement menace plus que jamais les Etats-Unis.

Ceux-ci sont empêtrés dans une impasse politique au Congrès sur le relèvement du plafond de la dette. "Nous savons à quel point c'est important pour nous et pour vous (...). J'ai confiance dans le fait que le Congrès fera ce qu'il faut, et arrivera à un accord sur le plafond de la dette", a déclaré la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, en déplacement à Hong Kong.

Ces déclarations interviennent après un long week-end de négociations au Congrès. Les élus ont vainement tenté de trouver un accord pour autoriser un relèvement du plafond de la dette de 14'294 milliards de dollars, et éviter un défaut de paiement avant le 2 août, date butoir fixée par le Trésor.

Face à l'incertitude, les marchés ont perdu du terrain: la Bourse de Tokyo a terminé en repli de 0,81%, Sydney de 1,58%, Séoul de 0,96% et Taipei de 0,93%. Hong Kong a clôturé en baisse de 0,68%, Paris de 0,77% et Londres de 0,16%. En Europe, seule la bourse de Francfort a terminé en hausse (+0,25%). A New York, à 18H25 (heure suisse), le Dow Jones perdait 0,42% et et le Nasdaq 0,24%.

De son côté, le Fonds monétaire international a prévenu lundi, dans son rapport annuel sur l'économie américaine, que les Etats-Unis risquaient de subir "un choc grave" si le Congrès n'agissait pas à temps.

Situation bloquée

Barack Obama se dit prêt à prendre ses responsabilités. [Jewel Samad]
Barack Obama se dit prêt à prendre ses responsabilités. [Jewel Samad]

Les pourparlers entre le président Barack Obama, ses alliés démocrates et ses adversaires républicains qui contrôlent la Chambre des représentants, piétinent depuis plusieurs semaines. Malgré tout, tous les protagonistes assurent qu'un défaut de paiement sera en fin de compte évité.

Après un constat d'échec dimanche sur les discussions bipartites, démocrates et républicains se sont mis à travailler sur deux plans distincts. Des votes pourraient avoir lieu dans la semaine des deux côtés du Capitole, mais aucun accord ne semble se dessiner.

Le chef démocrate du Sénat, Harry Reid, a élaboré un plan avec une hausse du plafond de la dette de 2700 milliards de dollars, assortie de réductions budgétaires d'un montant équivalent sur 10 ans.

De son côté, le président républicain de la Chambre, John Boehner, travaille à un plan qui comprendra des milliers de milliards de dollars de coupes budgétaires et une hausse de l'endettement en deux fois.

Ce dernier point est devenu un nouveau sujet de discorde entre les deux camps car les démocrates réclament une autorisation d'endettement qui puisse durer jusqu'en 2013, après la présidentielle de novembre 2012.

Différend fiscal

Selon des responsables républicains, le chef de majorité à la Chambre, Eric Cantor, a jugé "politique et indéfendable" de réclamer un relèvement du plafond de la dette à long terme.

Lundi, le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney a rétorqué sur Twitter que "les républicains de la Chambre mettent en péril notre économie en refusant le compromis". Selon lui, John Boehner a "tourné le dos deux fois à des accords raisonnables soutenus par le public. Ça, c'est indéfendable", a-t-il insisté.

Outre la question de la durée, les deux camps n'ont toujours pas réglé leurs différends sur la hausse des recettes fiscales, vigoureusement rejetées par les républicains, mais toujours défendues par Barack Obama. Celui-ci a affirmé lundi que "nous ne pouvons pas réduire notre déficit seulement en coupant dans les dépenses".

Très investi dans ces négociations, le président a annulé en juillet plusieurs réunions destinées à lever des fonds pour sa réélection, a indiqué lundi à l'AFP son équipe de campagne.

afp/olhor

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