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BNS: perte nette de 10,8 milliards au 1er semestre

La BNS a décidé de maintenir son taux directeur inchangé.
Le résultat de la Banque nationale dépend essentiellement de l'évolution sur les marchés de l'or, des changes et des capitaux.
Conséquence de l'appréciation du franc, la Banque nationale suisse (BNS) a creusé sa perte au premier semestre 2011. L'institut d'émission a essuyé un résultat négatif de 10,8 milliards de francs, contre une perte de 2,78 milliards un an plus tôt.

La vigueur du franc a fait perdre 11,7 milliards à la BNS. A elles seules, les pertes sur les positions en devises étrangères se sont inscrite à 9,85 milliards de francs. A fin juin 2010, elles s'étaient inscrites à 11,29 milliards. Sur la période sous revue, le franc s'est raffermi par rapport à toutes les principales monnaies de placement, et parfois même sensiblement face à certaines d'entre elles.

Entre janvier et juin, le dollar américain s'est ainsi déprécié de 9,6% par rapport à la devise helvétique, le yen de 8,9%, et l'euro de 2,4%. Alors que le résultat sur les positions en monnaies étrangères s'affichait à nouveau en chiffres noirs à l'issue du premier trimestre 2011, à hauteur de 1,6 milliard de francs, il a plongé dans le rouge pour un montant de 11,45 milliards entre avril et juin.

Les autres composantes du résultat des positions en monnaies étrangères, qui se sont montées à 1,9 milliard de francs sur l'ensemble du semestre, n'ont pas permis de compenser les pertes de changes. Les positions en francs ont aussi bouclé la période sous revue dans le rouge à hauteur de 123 millions. La perte reflète des charges d'intérêts de 127 millions sur les opérations de résorption de liquidités.

Moins-value pour l'or de la BNS

Les liquidités excédentaires de l'institut d'émission sont résorbées au moyen de pensions de titres ainsi que par l'émission de titres de créance, à savoir les Bons de la BNS, explique la banque centrale.

L'appréciation du franc a également pesé sur l'évaluation des réserves d'or de la BNS, qui sont restées inchangées. Pour les six premiers mois de l'année, le stock de précieux métal a ainsi accusé une moins-value de 1,6 milliard de francs, malgré la hausse des cours de l'or.

Si le prix de l'once, exprimé en dollars, a augmenté au regard du niveau affiché à fin 2010, la dépréciation du billet vert par rapport au franc a eu pour effet de ramener le prix du kilogramme d'or de 42'289 à 40'799 francs.

Quant au prêt octroyé au fonds de stabilisation mis en place dans le cadre du sauvetage de l'UBS, il s'est réduit de 11,8 milliards de francs (12,6 milliards de dollars) à 8 milliards de francs (9,4 milliards de dollars) de janvier à fin juin. Le risque global encouru par la BNS s'est lui contracté de 14 à 10 milliards de francs.

Sur la période sous revue, le fonds de stabilisation a dégagé un bénéfice de 1,33 milliard de dollars. Il a ainsi contribué de manière positive, soit à hauteur de 697 millions de francs, au résultat consolidé de la BNS.

Perte abyssale en 2010

Pour mémoire, la banque centrale, qui a essuyé l'an passé une perte consolidée de 19,17 milliards de francs, avait renoué avec les profits au cours des trois premiers mois de 2011, avec un bénéfice de 1,86 milliard. L'institut d'émission a en revanche bouclé le deuxième trimestre dans le rouge à hauteur de 12,66 milliards.

Le résultat de la BNS dépend essentiellement de l'évolution des marchés de l'or, des changes et des capitaux. De fortes fluctuations sont la règle, et il n'est que difficilement possible de tirer des déductions pour le résultat de l'exercice 2011, rappelle l'institut dans son commentaire.

ats/olhor

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