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Dette américaine: les marchés s'affolent

Les traders s'interrogent sur la capacité des Etats-Unis à faire face à leur dette. [Andrew Gombert]
Les traders s'interrogent sur la capacité des Etats-Unis à faire face à leur dette. - [Andrew Gombert]
Les Bourses européennes ont fini en forte baisse lundi, le bref soulagement ayant suivi l'accord américain sur la dette faisant place au doute sur la capacité des Etats-Unis à réduire leur endettement abyssal. L'euphorie initiale est également vite retombée à Wall Street.

Après avoir ouvert en hausse, saluant l'accord sur le relèvement du plafond de la dette (lire: Dette américaine), la Bourse de New York est repassée légèrement dans le rouge lundi: le Dow Jones a perdu 0,10% et le Nasdaq 0,41%. Après un début en fanfare, les Bourses européennes ont elles commencé à chuter dans l'après-midi, accusant le coup d'un indicateur américain décevant qui a ravivé les doutes sur la santé de l'économie des Etats-Unis.

Toutes les bourses en baisse

En outre, "les investisseurs ont analysé le plan américain au cours de la séance et se sont montrés de plus en plus sceptiques quant à son efficacité", a commenté Dov Adjedj, vendeur d'actions chez le courtier Aurel. La Bourse de Francfort a fini en baisse de 2,86%, celle de Paris a cédé 2,27%, à son plus bas niveau depuis août 2010, et Londres a reculé de 0,70%. La Bourse de Milan a lâché 3,87% et Madrid 3,24%.

Le discours d'Obama n'a de loin pas rassuré les instituts financiers. [KEYSTONE - Shizuo Kambayashi]
Le discours d'Obama n'a de loin pas rassuré les instituts financiers. [KEYSTONE - Shizuo Kambayashi]

Alors que la croissance américaine reste modeste (1,3%) et le taux de chômage élevé (9,2%), l'activité de l'industrie manufacturière a été proche de la stabilité en juillet aux Etats-Unis, selon un indicateur publié lundi, témoignant de la faiblesse de la première économie mondiale.

Après des semaines de blocage, Barack Obama avait annoncé tard dimanche soir que démocrates et républicains étaient parvenus à un compromis pour relever le plafond de la dette fédérale, écartant le risque de voir les Etats-Unis en situation de défaut de paiement. Mais ce compromis est largement insuffisant aux yeux des analystes. "Des hausses d'impôts ne sont pas prévues contrairement au souhait des démocrates et les réductions des dépenses sont minimales", a déploré Dov Adjedj.

"Les détails de l'accord restent flous", ont souligné pour leur part les économistes du courtier Aurel BGC. L'heure est à la prudence d'autant que l'accord doit être ratifié avant mardi minuit (04h00 GMT mercredi) par les démocrates et les républicains du Congrès. Or les concessions faites risquent de ne pas plaire à certains élus qui laissent planer le doute sur son adoption.

Note de la dette sur la sellette

L'euro repartait en baisse face au dollar: vers 16h00 GMT, la monnaie unique valait 1,4204 dollar contre 1,4395 dollar vendredi soir (lire: Marché des devises). L'accord vise à relever le plafond de la dette d'un montant d'au moins 2100 milliards de dollars, une mesure permettant au Trésor de tenir jusqu'en 2013. Des mesures de réduction budgétaire en deux étapes sont prévues avec une première tranche couvrant environ 1000 milliards de dollars sur 10 ans.

"Il flotte un enthousiasme nerveux autour de ce projet, parce qu'il ne va sans doute pas assez loin pour satisfaire les critères de (l'agence de notation) Standard and Poor's pour éviter un abaissement de la note de crédit américaine", a jugé Patrick O'Hare, de Briefing.com.

Plusieurs agences de notation ont menacé d'abaisser la note de la dette du gouvernement américain, qui dispose aujourd'hui de la note la plus prestigieuse, l'autorisant à emprunter aux taux les plus bas. Les places asiatiques avaient salué l'accord, la Bourse de Tokyo clôturant en nette hausse de 1,34%, Séoul de 1,83% et Hong Kong de 0,99%. Shanghai est restée pour sa part quasiment stable.

afp/bkel

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