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Le franc suisse grimpe face l'euro, le SMI plonge

Le soulagement suscité par l'accord sur la dette américaine n'aura été que de courte durée. [KEYSTONE - Frank Rumpenhorst]
Le soulagement suscité par l'accord sur la dette américaine n'aura été que de courte durée. - [KEYSTONE - Frank Rumpenhorst]
L'euro a inscrit mardi un nouveau record de faiblesse face à la monnaie helvétique, la monnaie unique tombant sous la barre de 1,10 franc. Les marchés financiers ont également plongé. La Bourse suisse a accusé une baisse de 4,09% mardi, à son plus bas niveau depuis deux ans.

Le soulagement suscité par l'accord sur la dette américaine n'aura donc été que de courte durée, laissant très vite place à la défiance. Certes, le pire scénario, celui du défaut de paiement, a sans doute été évité. Mais l'arbre n'a pu longtemps cacher la forêt, à savoir une dette américaine abyssale et une croissance anémique.

Le franc au plus haut

Autant d'éléments faisant craindre une possible dégradation historique de la note de crédit des Etats-Unis. Dans ce contexte, la pression remontait sur les économies européennes les plus frêles.

Le SMI est tombé à son plus bas niveau depuis deux ans. [SWX Swiss Exchange]
Le SMI est tombé à son plus bas niveau depuis deux ans. [SWX Swiss Exchange]

Et la devise helvétique jouait plus que jamais son rôle de valeur refuge, à l'instar du yen et de l'or, ce dernier inscrivant d'ailleurs mardi un nouveau record pour l'once à près de 1644 dollars.

Après être passé une première fois durant la matinée sous la barre de 1,10 franc, l'euro s'échangeait vers 19h00 au nouveau record de 1,0847 franc. En début d'année, la monnaie unique valait encore 1,30 franc environ. Plus loin, à l'automne 2007, elle notait plus de 1,65 franc. De son côté, le billet vert est passé sous 77 centimes vers 19h00, à 76,42 centimes précisément, contre un plus bas niveau historique atteint la veille à 77,29 centimes (lire: Marché des devises). Début 2011, il s'échangeait encore à la parité.

Plongeon du SMI

La nervosité sur le marché des changes se percevait également sur les places financières mondiales, qui cédaient au pessimisme, malgré l'adoption lundi soir de l'accord par la Chambre des représentants, puis du Sénat mardi soir (lire: Dette américaine). La Bourse suisse a lourdement chuté mardi. A la clôture, le Swiss Market Index (SMI) décrochait de plus de 4% (4,09% exactement), glissant sous les 5550 points - du jamais vu depuis deux ans, soit juillet 2009.

Ce plongeon s'explique par un phénomène de rattrapage après sa fermeture la veille pour cause de fête nationale. Il a aussi fait suite à la publication de mauvais indicateurs économiques en provenance des Etats-Unis. Après les chiffres décevants du produit intérieur brut (PIB) annoncés vendredi et de l'activité de l'industrie manufacturière lundi, ceux de la consommation des ménages mardi sont venus rappeler la faiblesse de l'économie américaine.

Vers 09h30, la monnaie unique européenne s'échangeait à 1,0987 franc au cours interbancaire moyen. [Martin Ruetschi]
Vers 09h30, la monnaie unique européenne s'échangeait à 1,0987 franc au cours interbancaire moyen. [Martin Ruetschi]

La Bourse de New York a aussi terminé en forte baisse mardi, plombée par les craintes pour l'économie américaine malgré le relèvement du plafond de la dette: le Dow Jones a perdu 2,19% chutant sous 12'000 points, et le Nasdaq 2,75%. Même tendance pour les instituts européens, en recul également, mais dans une moindre ampleur, après avoir déjà plongé lundi.

Francfort a terminé en baisse de 2,26%, Paris de 1,82% et Londres de 0,97%.Autre conséquence des doutes à l'égard de l'économie américaine, les investisseurs se sont rués sur les titres jugés les plus sûrs, bénéficiant de la meilleure note possible, le triple A, comme par exemple la dette allemande qui sert de référence.

Ce qui, par un effet de vases communicants a entraîné les taux des obligations espagnoles et italiennes à 10 ans à de nouveaux plus hauts historiques depuis la création de la zone euro. Outre ces deux pays, en première ligne des craintes de contagion de la crise de la dette en zone euro, les taux à 10 ans du Portugal grimpaient également (lire: Zone euro).

ats/bkel

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