"La question d'un sauvetage n'est certainement pas sur la table, ce n'est pas une question qui est discutée", a soutenu mardi la porte-parole du commissaire aux Services financiers, Chantal Hugues, en réponse à des questions sur l'Espagne et l'Italie lors d'un point de presse.
"Ce qui est important, c'est que les autorités prennent les mesures nécessaires en matière de consolidation fiscale. Nous sommes confiants" sur ce point, a-t-elle ajouté, estimant que la situation n'a pas "changé dans les derniers jours", ni à Madrid, ni à Rome, et alors que les marchés boursiers européens se montraient fébriles mardi (lire: Marché des devises).
Réunion mardi
En dépit de la hausse des coûts d'emprunts, l'Espagne et l'Italie se "sont engagées à payer la prochaine tranche d'aide à la Grèce", qui doit être versée mi-septembre, a rappelé la porte-parole, alors que des rumeurs circulaient récemment sur la non participation de certains pays. "Un mécanisme est prévu pour compenser le renchérissement du coût du crédit" et permettre à ces pays de participer, comme prévu, au plan d'aide en faveur de la Grèce, a-t-elle précisé. "Les rumeurs disant que certains pays ne paieront pas sont non fondées", a-t-elle affirmé.
Les taux des obligations espagnoles et italiennes à 10 ans ont atteint mardi matin de nouveaux plus hauts depuis la création de la zone euro, les investisseurs craignant que le problème de la dette en zone euro n'empire à cause d'un ralentissement de la croissance économique. Face à cette situation, le comité de stabilité financière italien, composé des plus hautes autorités économiques du pays, devait se réunir mardi après-midi.
En Espagne, le Premier ministre José Luis Rodriguez Zapatero a fait savoir mardi qu'il retardait ses vacances pour surveiller la situation économique. "Nous regardons les développements sur les marchés mais ils se font leur propre avis", a ajouté la porte-parole de la Commission européenne.
Chypre en danger
Interrogée sur la situation de Chypre, qui a vu sa note abaissée consécutivement par Standard & Poor's et Moody's, elle a affirmé qu'il n'était "pas question d'un plan d'aide", sachant que le pays est "déterminé à faire le nécessaire en matière de consolidation fiscale". Lundi, la plus grande banque commerciale de Chypre, Bank of Cyprus, avait appelé le gouvernement de Nicosie à prendre rapidement des mesures pour éviter de demander à Bruxelles un plan de sauvetage financier.
Après le sommet européen du 21 juillet, les marchés avaient soufflé mais l'accalmie a été de courte durée. Les pays de la zone euro se sont certes mis d'accord sur un deuxième sauvetage de la Grèce d'un montant d'environ 160 milliards d'euros et ont défini des mécanismes pour venir en aide aux autres pays en difficulté, mais de nombreuses zones d'ombres subsistent, ce qui inquiète les marchés.
afp/bkel
Le cas grec est "unique", selon Van Rompuy
La situation de la Grèce est unique et ne saurait être comparable à celle d'autres pays de la zone euro comme l'Italie ou l'Espagne, affirme le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy dans une tribune publiée mardi par le quotidien Le Monde.
Il juge "risible" et "surprenante" l'évaluation faite par les marchés à l'endroit de l'Italie ou de l'Espagne. Depuis le sommet extraordinaire de la zone euro le 21 juillet, qui a décidé d'un nouveau plan de sauvetage pour la Grèce, le coût de l'emprunt en Italie ou en Espagne a augmenté de "manière surprenante", explique-t-il.
"L'évaluation actuelle des risques sur les marchés ne correspond pas du tout aux fondamentaux, et il est tout bonnement risible que dans le classement des Credit default swaps (assurances pour se protéger d'un défaut de paiement d'un pays), ces pays figurent parmi ceux qui présentent le risque le plus élevé de défaut de paiement", affirme Herman Van Rompuy.
Ce dernier rappelle par ailleurs que la participation des créanciers privés (banques, assurances, etc.), à hauteur de 50 milliards d'euros, au plan de sauvetage de la Grèce décidé le 21 juillet, est "unique, sans précédent et limitée à la Grèce".