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L’euro est remonté au-dessus de 1,10 franc

Lier le franc suisse à l'euro, une bonne proposition? [Martin Ruetschi / Keystone]
Un euro valait un peu plus de 1,10 franc vendredi vers 11h. - [Martin Ruetschi / Keystone]
L'euro est repassé vendredi matin au-dessus de 1,10 franc, un plancher qu'il avait percé pour la première fois sur le marché des changes au début du mois d’août de cette année. Le dollar remontait aussi. Dans le même temps, les bourses poursuivaient leur hausse entamée la veille.

L'euro est repassé vendredi matin au-dessus de 1,10 franc, un plancher qu'il avait la première fois percé au début août. Vers 18h15, il se négociait à 1,0976 franc au cours interbancaire moyen, après avoir connu un plus haut de 1,1048. Le dollar a aussi repris quelques couleurs, à 77,10 centimes.

La devise européenne était tombée pratiquement à parité avec le franc mardi, à 1,007, son plus bas historique. Le billet vert avait aussi touché un plus bas à 70,69 centimes. Les interventions de la Banque nationale suisse (BNS), mais surtout la volonté affichée par les dirigeants européens de renforcer les mesures pour juguler la crise de la dette, semblent ainsi amener quelque répit dans l'appréciation du franc, valeur refuge.

Bourses en hausse

Les Bourses européennes ont clos une semaine de panique sur un fort rebond vendredi. Après avoir encore une fois joué du yo-yo dans la matinée, Paris a fini sur une forte hausse de 4,02%, Francfort de 3,45%, Londres de 3,04%, Madrid de 4,82% et Milan de 4%, pour ne citer que les places les plus en vue. De son côté, l'indice SMI de la Bourse suisse s'est encore envolé de 4,37%, après avoir déjà repris 5,02% la veille.

Les valeurs bancaires, très attaquées sur les marchés ces derniers jours, ont largement profité des mesures d'interdiction vendredi de ventes à découvert - d'ailleurs prohibées en Suisse sur plusieurs marchés européens pour rebondir. Ainsi, la française Société Générale a bondi de 5,65% et la première banque espagnole Santander a gagné 6,56%. En Suisse UBS a pris 5,71% et Credit Suisse 4,38%.

Jeudi soir, l'autorité de régulation financière européenne (ESMA) a annoncé une restriction des ventes à découvert dans quatre pays européen (France, Espagne, Italie, Belgique) (lire: Instabilité boursière).

Signaux divergents

Dans l'après-midi, les Bourses ont aussi été confortées par l'ouverture en hausse de la Bourse de New York, grâce à la publication d'un indicateur rassurant. Les ventes de détail aux Etats-Unis ont en effet affiché une nette hausse de 0,5% en juillet, après 0,3% en juin (en données corrigées des variations saisonnières) (lire ci-contre).

"Cela soutient l'idée qu'il y aura au moins un rebond de la croissance américaine au troisième trimestre et que la récession devrait probablement être évitée. Dans le contexte actuel, cela apporte un peu de réconfort" aux opérateurs, réagissait Paul Dales, expert de Capital Economics.

Les places boursières ont néanmoins un peu réduit leurs gains après une autre statistique plus inquiétante. La confiance des consommateurs américains a en effet atteint en août son plus bas niveau historique depuis la création de l'indice en 1966.

Les inquiétudes subsistent

Mais tout n'est pas résolu pour autant, et la confiance n'est pas encore revenue de façon durable. Les inquiétudes sur la France notamment, victime mercredi de rumeurs sur une possible dégradation de sa note, ont été ravivées vendredi par l'annonce d'une croissance nulle au deuxième trimestre, ce qui confirme une décélération plus importante que prévu de l'activité (lire Conjoncture).

Les marchés attendent donc désormais beaucoup de la rencontre prévue mardi entre le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel, pour se rassurer de façon plus durable.

ats/vkiss

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Wall Street en hausse

La Bourse de New York a fini en hausse vendredi, prolongeant son fort rebond de la veille grâce à la bonne tenue de la consommation aux Etats-Unis: le Dow Jones a gagné 1,13% et le Nasdaq 0,61%. "C'est un peu un miracle", a soupiré Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital. "Pour moi, cela montre que le marché essaye de mettre de côté les questions de dette publique en Europe et de se concentrer sur l'économie. Bien sûr, la volatilité est toujours là et nous ne sommes pas tirés d'affaire, mais il semble de plus en plus que nous ayons touché le fond", a-t-il ajouté.

La tendance positive a été impulsée par l'annonce d'une hausse de 0,5% des ventes de détail en juillet aux Etats-Unis. Même si cette amélioration était anticipée, elle a réconforté des investisseurs traumatisés par une semaine en montagnes russes: le Dow Jones avait terminé jeudi sur un mouvement de plus de 400 points pour la quatrième séance consécutive, du jamais vu. En revanche, l'indice mesurant la confiance des ménages américains a chuté en août au plus bas depuis 1980, annonce qui a brièvement fait ralentir la progression des indices boursiers.

Malgré son rebond jeudi et vendredi, le Dow Jones finit en baisse de 1,53% sur la semaine, après un plongeon de 5,75% la semaine précédente. Le marché obligataire est reparti en forte hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a chuté à 2,237% contre 2,336% jeudi soir, et celui du bon à 30 ans à 3,703% contre 3,787% la veille.